Terrains d’expressions
Faire du handicap un activateur de progrès
Pour l’Agefiph (Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées), le handicap n’est pas une statistique mais une source d’innovation entrepreneuriale et sociétale. Entretien avec Malika Bouchehioua, présidente de cette association.
Q uels sont vos projets pour la prochaine Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées (du 16 au 22 novembre) ?
Le contexte sanitaire actuel nous oblige à nous investir essentiellement sur Internet, aux côtés de partenaires comme Ladapt (Association pour l’insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées) et le FIPHFP (Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique). La mobilisation se poursuit, notamment au travers de notre opération #activateurdeprogrès . Elle encourage les entreprises les plus impliquées à faire connaître leur engagement. Nous pensons que leurs témoignages ont valeur d’exemples et inciteront en retour leurs partenaires et clients à se mobiliser.
Quelles actions menez-vous auprès des sociétés et des personnes en situation de handicap ?
Notre soutien aux entreprises n’est pas nouveau. Mais il s’est accru depuis trois ans, tant auprès des sociétés qui ont atteint leurs objectifs d’emploi qu’auprès de celles qui sont novices en la matière. Cela passe, entre autres, par du conseil et par de l’aide au recrutement ou à la formation de référents handicap. Pour faire face à la crise actuelle, l’Agefiph a par ailleurs mis en place, dès avril, un fonds de soutien à destination des entreprises et des travailleurs les plus touchés. Ce dispositif, complémentaire du plan de relance de l’État, est doté d’un budget de 40 millions d’euros. Il nous permet de verser des aides financières exceptionnelles, par exemple pour l’aménagement de postes de travail à domicile ou le financement des déplacements des personnes à qui l’on recommande de ne pas utiliser les transports en commun.
Comment la crise actuelle affectet-elle vos activités ?
Si la crise se poursuit, nous estimons que près de 20 000 personnes en situation de handicap pourraient se retrouver au chômage prochainement, malgré le rôle d’amortisseur joué par le système social français. Mais nous sommes convaincus que ce contexte peut aussi nous aider à repartir sur de bonnes bases et à consolider la construction d’une société plus inclusive. Mener une politique handicap est un atout et le restera : c’est à la fois un facteur de progrès social, qui bénéfice à tous les collaborateurs, et un formidable levier d’innovation participative