Le Point

En pôle position

- F.-G. L.

Après une première circumnavi­gation scientifiq­ue en 1822, Jules Dumont d’Urville repart en Océanie à la recherche des épaves des bateaux menés par Lapérouse, disparu en 1788 (voir p. 208). Il les retrouve en 1828 dans l’île de Vanikoro… où l’a précédé l’Irlandais Peter Dillon. Un temps mis à l’écart, en 1837, l’orgueilleu­x et peu accommodan­t Dumont d’Urville se voit confier par Louis-Philippe la mission d’atteindre le pôle austral. Un Britanniqu­e, James Weddell, vient en effet de dépasser le 73e parallèle à partir de l’Amérique du Sud et d’atteindre une mer libre de glaces (la future mer de Weddell). D’Urville manque d’être pris au piège de la banquise, qu’il décrit ainsi : « On croirait avoir sous les yeux un joli village, avec ses châteaux, ses arbres et ses riants bocages, saupoudré d’une neige légère. » À sa seconde tentative, à partir de la terre de Hobart, au sud de l’Australie, il accède au continent antarctiqu­e, le 21 janvier 1840. D’Urville baptise cette terre nouvelle du prénom de son épouse, Adélie. Revenu à Paris, ses découverte­s intéressen­t peu. Faute d’avoir localisé l’entrée dans les mers libres, il est loin d’avoir atteint la même latitude que Weddell. Pire, l’année suivante, l’Anglais Ross trouvera sous l’Australie une autre mer libre, la future barrière de Ross, voie d’accès au pôle Sud. Mais la marine française incite bientôt Paris à poser ses pions dans le Pacifique, dernière terra incognita : l’amiral Dupetit-Thouars aux Marquises et à Tahiti (1842) ; Febvrier Despointes en Nouvelle-Calédonie (1853)

 ??  ?? Exploits. « L’Astrolabe » et « La Zélée » prises dans les glaces, en 1838 (lithograph­ie). À dr., frontispic­e du « Voyage pittoresqu­e autour du monde», de Jules Dumont d’Urville, paru dès 1834.
Exploits. « L’Astrolabe » et « La Zélée » prises dans les glaces, en 1838 (lithograph­ie). À dr., frontispic­e du « Voyage pittoresqu­e autour du monde», de Jules Dumont d’Urville, paru dès 1834.
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