Le CSA ou l’idiotie au pouvoir
La guignolade de l’année : le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) va très sérieusement se pencher sur les blagues des Grosses Têtes, l’émission de RTL qui fait rire la France depuis 1977… Le motif ? Une association l’accuse de dérapages homophobes, sexistes, racistes et même grossophobes… Libre à elle de dire ce qu’elle pense. Là où l’on tombe de notre chaise, c’est lorsque le président du CSA (doté de pouvoirs de sanction), Roch-Olivier Maistre, annonce qu’il va « regarder de près cette étude » qu’il s’est « procurée » sans avoir été saisi. Quand l’administration se fait juge de l’humour, le pire est à craindre.
Il faut aussi avoir de l’eau dans la tête pour imaginer les Grosses Têtes en coterie fascistoïde avide de discrimination. Au sujet des clichés homophobes, en particulier, le CSA pourrait en apprendre plus en lisant l’excellente pièce de théâtre écrite par Laurent Ruquier (l’animateur des Grosses Têtes), intitulée Pourvu qu’il soit heureux. C’est juste, intelligent… et drôle. Autant de qualités qui manquent visiblement au CSA.
On pourrait rire de cela, mais non. Car nos apprentis censeurs élargissent leurs prétentions à dire le bien à la sphère numérique : le CSA va fusionner avec l’Hadopi (le régulateur d’Internet) pour former l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom). Un monstre est né. La pire nouvelle pour la liberté d’expression en France depuis longtemps.