Vivre après Twitter
« La liberté d’expression se meurt », a déploré Eric Trump, le fils aîné du locataire de la Maison-Blanche, lorsqu’il a appris que, dans la foulée de l’intrusion sauvage dans le Capitole, le compte Twitter de son père avait été supprimé. Ironie du sort, celui-ci a profité d’un de ses derniers tweets pour évoquer la possibilité de créer sa « propre plateforme dans un futur proche ». Si beaucoup de déçus de Twitter ont récemment migré vers l’application Parler, récemment délistée des magasins d’applications, ou encore Gab, d’autres réseaux sociaux proposent des discussions plus « apaisées ». Utile alors que, pour l’instant, estime Olivier Babeau, auteur du Nouveau Désordre numérique (éd. Buchet-Chastel), les réseaux sociaux « ne sont pas aujourd’hui l’outil providentiel de renaissance démocratique qu’on avait pu espérer ».
C’est le cas, par exemple, de Commun. La promesse de ce réseau social qui repose sur la blockchain ? « Permettre aux utilisateurs de reprendre le contrôle du réseau social qu’ils utilisent », explique sa créatrice, Marina Guryeva. Car c’est bien ce qui gêne dans la décision récente de Twitter : le côté arbitraire de son choix de couper un compte. C’est en tout cas l’opinion du cofondateur d’Open AI, Sam Altman : « J’aurais préféré que Twitter s’en remette à un cadre juridique. Nous n’avons jamais vu des entreprises aussi puissantes par le passé, et la position selon laquelle une entreprise privée peut prendre n’importe quelle décision a du mal à s’appliquer ici. »
■