Les effets du Covid sur le marché locatif
Halte aux idées reçues! Paris n’est plus la ville où le marché locatif est le plus tendu, même si l’offre de biens demeure très inférieure à la demande. Si elle reste la ville la plus recherchée, la capitale (2,67 demandes pour une offre) est devancée par Lyon (6,37 demandes), Angers (6,03) et Nantes (5,77), selon la dernière étude du site LocService (voir graphique).
L’ explication? Un changement de comportement des ménages, amorcé avant l’ apparition du Covid mais renforcé par l’épidémie, qui recherchent des logements plus spacieux, moins chers, situés dans des zones moins denses en population. La répartition est aussi plus homogène géographiquement. « Les dix villes les plus recherchées ne représentent que 23,4 % des demandes contre 29,7 % en 2019 », note Richard Horbette, fondateur de LocService.
Autre conséquence du Covid : la demande de logements étudiants faiblit. « Absence d’étudiants étrangers, cours à distance… La demande des étudiants ne représente plus que 29% des recherches contre un tiers en 2019 », poursuit Richard Horbette.
Cette baisse du volume des demandes rejaillit sur les loyers (voir tableau). Si les prix progressent à Nantes de 9,8 % sur un an, ainsi qu’à Lyon (8,6%) et à Bordeaux (7,9%), ils stagnent à Grenoble (1,6 %), au Havre (1,2%) ou à Rouen (0,5%). Ainsi, pour 42 m2, un locataire devra débourser 1 111 euros à Paris, 793 euros à Bordeaux, 761 euros à Lyon mais seulement 499 euros à Caen et 448 euros à Limoges.
Autre changement notable : la part des logements meublés loués à l’année représente 45 % des locations, contre 38 % en 2019. Beaucoup de propriétaires ont abandonné – provisoirement peut-être – la location de type Airbnb au profit d’une location classique