Les lycées aussi
« Indigénisme », « racialisme », « racisé », « racisme systémique »... Peu à peu, ces termes se sont imposés dans l’univers de Romain, adolescent scolarisé dans un lycée plutôt paisible de la banlieue parisienne. Au détour d’un cours d’éducation morale et civique, l’enseignant interroge sa classe : « Le racisme anti-Blanc existe-t-il ? » « Moi, je suis métis, s’irrite Romain, je ne suis pas fermé à la discussion autour du racisme, mais j’ai trouvé la question grotesque, car le racisme est un truc universellement partagé. » Sauf que, durant ce cours, déplore le lycéen, il n’y a pas eu de place pour son point de vue ; il n’y était question que d’un racisme « à sens unique », de « privilèges blancs », de « colonialisme » et d’« esclavage ». « À la fin du cours, on a tranché le noeud gordien : le racisme est blanc et les Noirs et les Arabes sont forcément des victimes. » Selon l’adolescent, ce cours a marqué un tournant et gravement fracturé une classe dans laquelle la bonne entente régnait jusque-là. « Les élèves issus de l’immigration ou basanés se sont laissé convaincre par cette idée, poursuit Romain. Ils sont obsédés par le racisme et en voient partout. Ils ont interdit aux “non-racisés”, terme utilisé par notre prof, de se défendre ou d’opposer des arguments. L’enseignant ne devrait pas nous qualifier en fonction de notre couleur de peau. Nous sommes d’abord et avant tout des élèves, français, dans l’école de la République. C’est pour moi la seule idée qu’il faut défendre pour combattre le racisme. » Anne-Sophie Nogaret, qui a écrit Français malgré eux avec Sami Biasoni (L’Artilleur), analyse dans cet ouvrage la dynamique racialiste et décolonialiste à l’oeuvre dans les milieux militants comme dans l’enseignement. Selon cette ancienne professeure de philosophie, les indigénistes sont déjà arrivés en force et occupent très largement le terrain des idées dans les salles des profs et les salles de classe des lycées.
« Les choses se sont dégradées très vite à la faveur de ces mouvements prétendument antiracistes qui versent dans l’idéologie la plus totale. Leurs obsessions racialistes sont venues remplacer celles de ces profs de gauche originairement influencés par le marxisme, qui ont cherché à substituer à la classe ouvrière les immigrés, devenus, pour eux, les nouveaux damnés de la terre. Et tout cela a fait le lit de l’indigénisme. »
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