Le Point

Montres - Longines, les ailes du désir

Complice des pionniers de l’aviation, Longines évoque avec la collection Spirit le frisson aéronautiq­ue – sans faire trembler le portefeuil­le.

- PAR CONSTANCE ASSOR

En horlogerie, les prix élevés ont souvent validé l’idée de la montre précise, bien faite et luxueuse.À rebours de cette mouvance, Longines a toujours souhaité raison garder. Une stratégie fructueuse et plus que jamais pertinente à l’heure où l’horloger de Saint-Imier – le quatrième plus important en termes de chiffre d’affaires – lève le voile sur son dernier lancement stratégiqu­e, la ligne Spirit. Une collection dont l’objectif est de reconquéri­r une niche longtemps délaissée, sur laquelle il a pourtant toute sa légitimité : la montre de pilote.

Dès 1915, l’atelier s’intéresse aux pionniers de l’aviation en leur proposant des montres fiables et robustes à porter au poignet. Il équipe ainsi les premiers pilotes des escadrille­s de chasse durant la Grande Guerre et chronomètr­e la première traversée de l’Atlantique, réalisée en solitaire par Charles Lindbergh en 1927. Toujours en quête d’améliorati­ons techniques destinées à simplifier la vie des aviateurs, il sort la montre Weems puis la version à angles horaires, connue sous le nom de Lindbergh, en 1931. À la demande de l’armée de l’air américaine, Longines imagine également une pièce ingénieuse dont le cadran se distingue par son orientatio­n, décalée de 40 degrés sur la droite, pour permettre aux pilotes – qui portaient la montre à l’intérieur du poignet – de lire les indication­s sans lâcher le manche de l’avion. Forte de ces avancées, la maison lance en 1937 ce qui demeure à ce jour l’un des chronograp­hes les plus aboutis, le calibre 13ZN. Il est en effet le premier à être doté d’une fonction « retour en vol » permettant la remise à zéro et le déclenchem­ent instantané d’un nouveau comptage. Sans ce système, l’aviateur devait passer par trois étapes: l’arrêt de l’aiguille, la remise à zéro et le démarrage de l’aiguille, au risque de perdre de précieuses secondes d’attention.

Avec Spirit, Longines fait revivre cet héritage sans jouer la carte de la technicité. Les modèles reprennent les caractéris­tiques esthétique­s des montres de pilote : boîtier en acier typique des montres-outils privilégia­nt l’ouverture de cadran et la lisibilité ; chiffres arabes en applique sur fond noir évoquant ceux des Dirty Dozen, les 12 marques horlogères suisses ayant répondu à l’appel du ministère de la Défense britanniqu­e pour servir les soldats durant les heures les plus sombres de l’Histoire ; couronne surdimensi­onnée manipulabl­e même avec des gants. Au dos, les designers n’ont pas cédé à la tendance du fond en verre saphir, une bonne idée qui renforce l’idée de robustesse. Sous le fond gravé se cache néanmoins un calibre qui mérite de prendre la lumière. Doté de spiraux en silicium pour garantir une haute précision, le mouvement automatiqu­e exclusif L888.4 revendique soixante heures de réserve de marche et vient d’être certifié « chronomètr­e » par le Contrôle officiel suisse des chronomètr­es (Cosc). Un gage de qualité dont moins de 6 % de la production suisse peut s’enorgueill­ir. Sa valeur ? 2 020 euros. Un juste prix

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En 1927, l’atelier Longines a chronométr­é la première traversée de l’Atlantique, réalisée en solitaire par l’Américain Charles Lindbergh.
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Avec sa nouvelle collection, Longines renoue avec son héritage.

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