Le Point

Me Saint-Pierre : « J’affirme qu’aucun magistrat n’a commis d’acte illégal »

- NICOLAS BASTUCK

Les conclusion­s de l’enquête administra­tive ordonnée le 18 septembre par le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, à l’encontre de trois magistrats du PNF dans l’affaire des fadettes, sont aujourd’hui entre les mains du Premier ministre. Matignon s’était engagé à communique­r ce rapport après une réunion prévue le 15 février, finalement déprogramm­ée. « Nous n’en avons toujours pas eu connaissan­ce », regrette Me François Saint-Pierre, avocat de Patrice Amar, premier vice-procureur du PNF, et de Lovisa-Ulrika DelaunayWe­iss, procureure adjointe, deux des trois parquetier­s visés par l’enquête. Les services du Premier ministre évoquent officielle­ment un « manque de temps ». L’enquête pour prise illégale d’intérêts visant Éric Dupond-Moretti (sa proximité avec Thierry Herzog, l’avocat de Nicolas Sarkozy, le place dans une délicate situation de conflit d’intérêts) et la proximité du délibéré (prévu le 1er mars), dans l’affaire Bismuth, ont sans doute pesé dans cette décision de report. Jean Castex s’orientera-t-il vers des poursuites ?

« Nous sommes prêts à un procès disciplina­ire public », assure Me Saint-Pierre, qui dénonce « une procédure illégale et arbitraire ». « Si M. Castex, après une analyse rationnell­e et dépassionn­ée, devait renoncer à toute poursuite disciplina­ire, la question se poserait du maintien au gouverneme­nt de M. Dupond-Moretti, qui a manqué lourdement à ses devoirs de ministre, prévient-il. Des policiers, dans le cadre de leur enquête, ont eu la conviction que des informatio­ns circulaien­t entre un membre du PNF et des avocats, dans le but de prévenir M. Sarkozy que sa ligne [Bismuth] était sur écoute. Il s’agit de faits très graves et l’enquête du PNF était légitime, nécessaire, et proportion­née. »

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