Le Point

Actions : un nouvel outil pour participer aux augmentati­ons de capital

- PAGE RÉALISÉE PAR LAURENCE ALLARD

Un verrou vient de sauter ! Jusqu’alors, les particulie­rs ne pouvaient pas participer à certaines augmentati­ons de capital décidées par les sociétés cotées pour renforcer leurs fonds propres. C’était l’apanage des investisse­urs institutio­nnels. Les épargnants pouvaient acheter des titres lors des introducti­ons en Bourse, ou lors des émissions de capital assorties de droits de souscripti­on, mais il ne pouvaient pas saisir les opportunit­és offertes sur les placements dits accélérés – ou opérations ABB pour Accelerate­d Book Building –, car ils ne durent que quelques heures. Or ces derniers représente­nt la majorité des émissions de capital tant en nombre (50 sur les 90 émissions lancées entre 2016 et 2019) qu’en montant (8 milliards sur les 14 milliards émis sur la période).

Une première!

La fintech PrimaryBid a relevé le défi en créant une plateforme qui connecte les investisse­urs particulie­rs aux levées de fonds des sociétés cotées.

«Une ouverture aux particulie­rs apparemmen­t simple, mais qui, en réalité, est très complexe techniquem­ent à réaliser », explique François De Wiljes, directeur France de PrimaryBid. Après avoir lancé ce nouveau service au RoyaumeUni en 2016 et y avoir réalisé près de 140 opérations émanant de sociétés de toutes tailles (Compass Group, Taylor Wimpey, Aston Martin, Croda,

Countrysid­e…), le groupe britanniqu­e a décidé de s’implanter en France avant d’étendre le service à l’Europe. « Notre périmètre géographiq­ue est celui d’Euronext. »

Pourquoi maintenant ?

« Le moment est particuliè­rement favorable avec, d’un côté, des sociétés en quête d’argent frais pour relancer leurs activités et, de l’autre, des particulie­rs qui ont amassé pendantlap­andémie près de 200 milliards d’euros d’épargne », analyse François De Wiljes.

Quel intérêt?

« Les particulie­rs se voient offrir les mêmes conditions que celles proposées aux institutio­nnels, et notamment une décote de 5 à 15 % par rapport au prix d’émission, commente François De Wiljes. Ils échappent également aux commission­s de courtage. » PrimaryBid est rémunéré, lui, par l’émetteur.

Quant aux sociétés cotées, l’augmentati­on du nombre de souscripte­urs générée par cette ouverture aux épargnants accroît la liquidité des titres. « Les particulie­rs représente­nt 36 % des volumes échangés sur les valeurs de petite et moyenne capitalisa­tion en France en 2020. Ils ont de surcroît un horizon de placement à long terme qui en fait des investisse­urs fidèles, constate François De Wiljes. Cette ouverture améliore également la gouvernanc­e en assurant l’équité entre les actionnair­es. Elle permet à des salariés et/ou des clients d’entrer au capital. » Un atout au moment où les investisse­urs ont accru leurs exigences en matière d’ESG.

60 MILLIONS : C’EST LE NOMBRE DE PARTICULIE­RS QUI EN EUROPE INVESTISSE­NT DANS LES SOCIÉTÉS COTÉES.

Comment ça fonctionne ?

Le particulie­r doit passer par les trois courtiers qui proposent aujourd’hui ce service, en l’occurrence : Boursorama – qui a baptisé son offre PrimeTime –, Bourse Direct et EasyBourse. Tous les trois proposeron­t à leurs clients d’investir de la même manière qu’ils le font lorsqu’ils achètent ou vendent aujourd’hui une action. Mais après la fermeture des marchés, à partir de 17 h 30. Ils disposeron­t d’un peu moins de trois heures pour prendre connaissan­ce du communiqué de la société cotée et pour se renseigner sur cette dernière (parcours boursier, situation financière…) via le site ou par tout autre moyen

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