La Minute antique de Christophe Ono-dit-Biot : pauvre Éole
Elles reviennent mettre de l’air sur le feu, les éoliennes ! Celui qui couve entre les partisans de l’énergie dite propre et les défenseurs du patrimoine naturel, Stéphane Bern en tête, qui les trouvent hideuses et faussement écologiques. Marine Le Pen se met à les charger, ces moulins à vent 3.0, et en fait un « sujet d’union nationale ». Du coup, on plaint le pauvre Éole, l’antique dieu des vents, de qui les éoliennes tiennent leur si joli nom, mais qui n’est pas responsable de cette zizanie. Les éoliennes ne doivent en effet rien à l’Antiquité païenne, mais tout au Moyen Âge chrétien, qui importa en Occident ses ancêtres moulins à vent, nés en Perse, diffusés dans tout l’Orient, et découverts pendant les croisades. Dans l’Odyssée, Éole confie à Ulysse une outre bien fermée emprisonnant les vents qui pourraient contrarier son retour. Hélas ! ses compagnons, croyant qu’elle renferme de l’argent, l’ouvrent et libèrent la tempête qui les ramène en arrière. Une parabole sur la situation actuelle ? Ce qui est sûr, c’est que, comme disait le poète latin Horace, « le pin le plus haut est celui que le vent agite le plus souvent ». Surtout celui des polémiques… ■