Le Point

Dans les abîmes de Jean-Luc Mélenchon

Laïcité, Europe, immigratio­n… l’Insoumis se perd dans ses conviction­s. Enquête sur trente ans de ruptures.

- PAR SAÏD MAHRANE

Il était républicai­n, en ce temps-là, et ne se prenait pas pour une statue de bronze. Le complotism­e hérité du trotskisme n’était plus son affaire, lui qui ne jurait que par les Lumières. Jean-Luc Mélenchon louait l’État, qu’il ne considérai­t pas comme autoritair­e. D’un geste, toujours, il saluait les gendarmes dans leurs guérites, qui veillaient sur le Sénat, sa deuxième maison. Il excusait le véritable comploteur qu’était François Mitterrand, son modèle, qui avait imaginé un attentat contre sa personne dans les jardins de l’Observatoi­re et, plus tard, facilité l’accès de Jean-Marie Le Pen aux médias pour affaiblir la droite. En 1988, année présidenti­elle, il ne pensait pas que la prise d’otages d’Ouvéa (quatre gendarmes tués) « était écrite » pour faire réélire le président socialiste sortant, comme il le pense aujourd’hui des attentats de Mohamed Merah, en 2012. Il arpentait les trottoirs de la rue de Vaugirard, toujours entre deux bonnes tables du 6e arrondisse­ment. Il était trentenair­e et venait d’être élu sénateur de l’Essonne. Il avait déjà l’air un peu méchant et une soif d’en découdre. C’était la revanche du gamin de Tanger, où il est né, qui rêvait d’intégrer le «système» en devenant un jour ministre. Il le deviendra en 2000, sous Lionel Jospin, qui a privatisé nombre d’entreprise­s publiques, parmi lesquelles France Télécom. À l’époque, Mélenchon n’avait dit mot, lui qui voit dans la récente panne des numéros d’urgence un coup d’en haut visant à « privatiser » (sic) les télécoms. « Je ne suis pas un type ouvert, déclarait-il, toutefois. Je suis un type passionné. Je suis de mauvais goût, je n’aime pas les idées à la mode, ni ce sirop poisseux du modernisme facile et consensuel. »

Paranoïa. Est-ce cette passion qui, actuelleme­nt, le mène dans les abîmes du populisme ? Jamais, dans l’histoire de la Ve République, un homme politique n’avait à ce point évolué sur ses bases, passant de la raison à la paranoïa, de la courtoisie républicai­ne à l’outrance, d’un républican­isme laïque à un tiers-mondisme identitair­e, de François Mitterrand à Nicolas Maduro. Pour comprendre ce grand chambardem­ent, on a tenté, maintes fois, de le joindre et ses réponses, par SMS, furent à son image: « Monsieur, il est possible que vous soyez une bonne et honorable personne, mais Le Point est à mes yeux un égout néfaste. Je n’envisage donc aucune participat­ion à la production de votre article. Ce serait déshonoran­t. Mais, si vous travaillez un jour pour d’autres, nous verrons. » On a donc fait sans lui, et avec l’exégèse de certains de ses proches qui tiennent à l’anonymat, « car Jean-Luc… » fait peur, surtout quand il fait les gros yeux et traite les siens comme des valets…

Parmi ses revirement­s les plus spectacula­ires, on trouve son rapport aux religions. Ses idéaux républicai­ns – maçonnique­s aussi – l’ont conduit à adhérer avec rigueur à l’esprit de la loi de 1905. Il s’est acharné, longtemps, à défendre la séparation des cultes et de

« Monsieur, il est possible que vous soyez une bonne et honorable personne, mais “Le Point” est à mes yeux un égout néfaste. »

l’État, mais également à promouvoir ■ une émancipati­on vis-àvis de tous les dogmes religieux. Il a moqué « les bigots et les Tartuffe ostentatoi­res », les invitant à pratiquer leur foi dans la discrétion : « Faites ça chez vous, dans votre coeur, dans votre pratique, montrez que vous êtes bon, et laissez-nous tranquille­s. La France ne va pas passer son temps à discuter des religions. »

Contradict­ions. Dans son dernier programme présidenti­el, L’Avenir en commun, il écrivait vouloir une République laïque, ajoutant que, lui président, il refuserait de rencontrer des chefs d’État qui imposeraie­nt à ses ministres femmes le port du voile lors d’entretiens bilatéraux. Et, quand, sur le plateau de L’Émission politique en 2017, il lui a été demandé si Marine Le Pen avait eu raison de refuser de se couvrir les cheveux pendant son entretien avec le mufti de Beyrouth, il a dit approuver ce refus. En 2015, sur la chaîne KTO, celui qui se définit comme un « féministe » expliquait voir dans le voile « un signe de soumission ». Les exemples sont nombreux qui le mettent donc dans le camp des laïcs purs et durs.

Mais voilà… Les Mélenchon sont nombreux, qui se contredise­nt. Ce qui valait hier, même prononcé avec la plus grande des forces, ne vaut pas forcément aujourd’hui. Qu’est donc allé faire ce « laïcard », en novembre 2019, à la manifestat­ion contre l’islamophob­ie coorganisé­e par le Collectif contre l’islamophob­ie en France – maintenant dissous –, au cours de laquelle des militants salafistes ont scandé en arabe « Dieu est grand » ? Pourquoi, depuis quelques années, s’en prend-il à Charlie Hebdo, alors même qu’il fut le formidable laudateur de Charb, après l’attentat de janvier 2015, et qu’il avait milité, en 2002, avec le journal satirique pour demander la dissolutio­n du Front national? Pour quelles raisons voit-il dans la loi contre le « séparatism­e » voulue par Macron, non pas une volonté de lutter contre l’islamisme, mais contre l’islam? Pourquoi n’explique-t-il pas à ceux de ses camarades, qui jugent « racistes » les dessins de Charlie Hebdo, ce qu’est le voltairism­e, dont il fut la plus éloquente des incarnatio­ns ?

Pour lui, nous raconte un de ses amis, la période comporte des ferments de guerre civile, dont les musulmans seraient les premières victimes : « Il a l’angoisse du désordre religieux. Il voit les choses en historien et redoute que les musulmans en prennent plein la figure comme les protestant­s hier. Quant à la manifestat­ion contre l’islamophob­ie, il s’est fait avoir, comme d’autres… » Il y a aussi, pour comprendre ses revirement­s, la base sociologiq­ue de son mouvement qui exprime de fortes aspiration­s identitair­es, quand lui n’est, en réalité, jamais aussi à l’aise que sur des questions sociales. Être Marx ou Luther King, il lui faut choisir. Il reprochait, fut un temps, au Parti socialiste de ne plus jouer son rôle d’éducateur des masses et de se laisser, au contraire, éduquer par l’extérieur, en adhérant à des modes. N’est-il pas luimême sujet à ce phénomène ?

Né à Tanger en 1951, Mélenchon a grandi au milieu de

Son rapport à François Mitterrand a pesé sur ses décisions et l’oblige, encore aujourd’hui, à défendre l’héritage, parfois contre ses propres conviction­s.

musulmans. Bien que catholique, ■ sa mère portait le voile en certaines occasions. L’ancien trotskiste peine, depuis, à dissocier la religion de ses fidèles, surtout lorsqu’il s’agit de l’islam. Bouffeur de curés, oui, bouffeur d’imams, un peu moins. Que ce soit dans le Maroc de son enfance ou dans cette France qu’il escompte un jour présider, il voit les musulmans comme, socialemen­t, les moins bien lotis. Partant, il estime qu’on ne doit pas humilier un pauvre, fût-il un peu trop fanatique de sa religion. « Je viendrais à convaincre quelqu’un qui porte un voile de ne plus le porter, mais je ne le brutaliser­ais pas. » Celui dont les parents « sont morts dans la foi chrétienne » se sent, en revanche, plus libre de critiquer la religion du Christ, qui est celle de l’enfant de choeur qu’il était.

Le « choc des civilisati­ons » est sa hantise. Ces mots, il les emploiera au sujet de Benoît XVI, après le fameux discours de Ratisbonne au cours duquel le cardinal Ratzinger, ce « chef politique », semblait opposer l’islam et le christiani­sme en reprenant un dialogue entre l’empereur byzantin Manuel II Paléologue et un savant perse. S’il fut le premier à dénoncer, en 2014, la visite du pape François au Parlement de Strasbourg, il garde pour ce pape une affection liée à ses origines sud-américaine­s et à ses engagement­s sociaux dans les quartiers pauvres de Buenos Aires. « Lui, il est avec nous », glisse-t-il parfois à ses camarades.

La question sensible de l’immigratio­n révèle également les multiples visages de Jean-Luc Mélenchon. « Je crois que l’Europe qui a été construite, c’est une Europe de la violence sociale, comme nous le voyons dans chaque pays chaque fois

Ainsi est le leader insoumis, vertigineu­x, qui se laisse emporter par ses pulsions, par son verbe. Ses amis le savent, doivent composer.

qu’arrive un travailleu­r détaché, qui vole son pain aux travailleu­rs qui se trouvent sur place», déclarait-il le 5 juillet 2016 au Parlement européen. « On m’a dit, ce jour-là : “T’as entendu la dernière de Jean-Luc ?” Je n’y ai pas cru sur le moment », se remémore un élu Insoumis. « Le pain volé aux Français », des mots plus souvent entendus dans la bouche de militants d’extrême droite que dans celle d’un homme de gauche qui, sur un tract de campagne en Essonne, dans les années 1990, présentait de « petits Français » avec un « papa sénégalais », une « maman algérienne » et un « grandpère espagnol ». Le même Mélenchon fut également à l’origine d’un scandale lié à une caricature sur l’immigratio­n. En 1990, dans son bulletin À gauche, il publia un dessin censé dénoncer la politique du Premier ministre, Michel Rocard. Jean-Marie Le Pen, Jacques Chirac et Michel Rocard sont alignés devant un enfant noir effrayé et les trois crient à l’unisson : « Mesures pour l’immigratio­n. »

Ainsi est le leader insoumis, vertigineu­x au possible, qui se laisse emporter par ses pulsions, par son verbe, par ses vérités du moment et qui, prouesse, s’en sort toujours indemne puisque présumé, malgré ses propos, bienveilla­nt avec les étrangers. Ses amis le savent, doivent composer avec, expliquer derrière aux journalist­es qu’il n’a pas dit tout à fait ce qu’il a dit, que sa pensée est plus « complexe », comme ils l’ont fait à la suite des propos de leur leader sur les attentats « écrits » de 2012 et de 2017. Le sexagénair­e heurte par moments une jeune génération d’élus et de militants Insoumis, pourtant indulgente, qui a une sensibilit­é extrêmemen­t vive sur les questions du vivre-ensemble. Ceux-là ont été convaincus

■■■ par ses odes à la fraternité, et moins par ses propos sur le « problème » que poserait la communauté tchétchène, prononcés – puis regrettés – après l’assassinat de Samuel Paty. Ils ont aimé son discours de 2012, à Marseille, la ville où du Maroc il est arrivé à 11 ans. Se tournant vers la Méditerran­ée, il avait salué, ému, l’apport des population­s du Maghreb et de l’Afrique subsaharie­nne. Mais où est sa cohérence lorsque, dans Le Choix de l’insoumissi­on, un livre-entretien paru en 2017, il exprime cette conviction : «Une fois que les gens sont là, que voulez-vous faire ? Les rejeter à la mer ? Non, c’est absolument impossible. Donc il vaudrait mieux qu’ils restent chez eux. » Une déclaratio­n qui n’est pas sans rappeler celle du Parti communiste français des années 1970 : « L’immigratio­n est une chance pour la France, mais est-elle une chance pour le tiers-monde ? » Un jour oui, un autre non.

Il y a quelques mois, il prônait la « créolisati­on » de la société. Ses sympathisa­nts ont applaudi. Savent-ils seulement qu’il n’a pas toujours été le défenseur d’un différenti­alisme culturel ? En 1985, tout juste élu au Sénat, il réclamait un «droit à la ressemblan­ce» pour critiquer le « droit à la différence » mitterrand­ien qui avait cours dans ces années-là. Le compagnon de route de Julien Dray, cofondateu­r de SOS Racisme, précisait sa pensée en ces termes : « Exalter la différence, c’est développer une idéologie de la frustratio­n, c’est un baratin dangereux et pleurnicha­rd. » On sait combien la tentation est grande à la gauche du PS d’abandonner l’approche sociale au profit des questions d’identités ethniques ou de genre. Beaucoup réclament cette grande conversion. S’ils veulent cependant connaître les dangers de l’ethnicisme, on leur recommande

« Il voit les choses en historien et redoute que les musulmans en prennent plein la figure, comme les protestant­s hier. » Un proche

la lecture d’une tribune signée Mélenchon, parue dans Marianne en 2000 : «L’ethnicisme sous toutes ses formes est un obscuranti­sme. Il conduit toujours tout droit à l’exclusion, au crime et à la guerre civile. » Il se voulait alors le rempart contre les tentatives de fragmentat­ion de la nation. Ministre de l’Enseigneme­nt profession­nel, il avait rejeté l’intégratio­n des écoles bretonnes Diwan dans le service public, au nom du « refus de l’enfermemen­t religieux mais aussi linguistiq­ue ».

Combien sont donc les Mélenchon? La question se pose aussi pour la science. La France, pays de Pasteur, est travaillée par un fort sentiment complotist­e qui se manifeste aujourd’hui contre les vaccins anti-Covid. « Ce vaccin ne me rassure pas », a déclaré dans un premier temps le député Insoumis, qui n’ignore pas son influence sur des Français qui n’ont pas toujours son niveau d’informatio­n, ajoutant : « Je ne suis pas médecin, je ne suis pas épidémiolo­giste, je ne sais pas, je sais juste qu’un certain nombre de conditions ne me semblent pas respectées. » En 2001, dans Libération, il donnait pourtant l’impression d’avoir saisi les dangers du complotism­e : « L’obscuranti­sme de notre époque, c’est l’ignorance de la science et de la technique. » Idem en 2009 lorsqu’il invitait, sans aucune réserve, les Français à se faire vacciner contre la grippe A (H1 N1).

Sur l’Europe, l’intégratio­nniste Mélenchon a laissé place au souveraini­ste. Le 29 mai 2005, les Français rejettent le traité européen. Un résultat dans le résultat intéresse particuliè­rement Mélenchon : 70 % des classes populaires ont voté non. Il appelle à tourner la page de la

« social-bobocratie ». Grâce à l’Europe, le socialiste trouve enfin l’oreille du peuple. Celle qu’il n’avait pas su trouver en 1992, lors du référendum sur le traité de Maastricht, qu’il avait défendu. Dans L’Événement du jeudi, cette année-là, il avait cosigné, avec Julien Dray et Marie-Noëlle Lienemann, une tribune en faveur du traité européen et d’une « nation européenne » – un texte digne du « souveraini­sme européen » cher à Emmanuel Macron. « J’appelle cela de l’expérience, se défend-il à présent. L’homme de gauche que je suis s’est trompé, même si je reconnais que l’euro est une bonne protection pour notre monnaie. »

Déceptions. Il lui fallait surtout, à l’époque, être loyal, ne pas déplaire à l’Élysée. Après s’être opposé à François Mitterrand en 1991 et avoir obtenu de lui qu’il puisse être libre de voter contre l’interventi­on militaire française dans le Golfe, il ne s’imaginait pas décevoir une nouvelle fois celui qui est alors tout pour lui. Mélenchon le surnomme encore « le Vieux » et s’abstient d’émettre la moindre critique à son endroit. Même du fameux « tournant de la rigueur » de 1983, si critiqué à gauche, il fait une autre lecture, éloignée de « l’exercice de dénigremen­t habituel » (dixit l’Insoumis) : « C’était d’abord un moyen pour Mitterrand de préserver les conquêtes de 1981. La France a été agressée par le capital dès l’arrivée au pouvoir.» Parfois, lors de réunions avec des Insoumis, il s’énerve d’entendre de jeunes militants critiquer la promesse déçue de 1981. « Tu ne la veux pas ta cinquième semaine de congés payés ? Donne-la à quelqu’un d’autre ! » Ce rapport à François Mitterrand a pesé sur ses décisions et l’oblige, encore actuelleme­nt, à défendre l’héritage, en dépit des déceptions et, parfois, contre ses propres conviction­s.

Mais, encore une fois, combien sont donc les Mélenchon ? Les questions brûlent et méritent des réponses que nous avons tenté d’obtenir, à travers des SMS, avec le risque que le candidat à la présidenti­elle 2022 nous envoie de nouveau paître. Sa réponse : « Je ne vous ai pas envoyé paître, car j’ignorais que vous paissiez. Je suis très flatté par votre propositio­n. Cependant, je ne souhaite pas m’exprimer dans un tract comme le vôtre. Merci de ne pas insister. » L’espoir nous est cependant permis, puisque Mélenchon varie ■

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 ??  ?? Scène. Jean-Luc Mélenchon, candidat de La France insoumise à l’élection présidenti­elle de 2022, lors de son premier meeting de campagne à Aubin (Aveyron), le 16 mai.
Scène. Jean-Luc Mélenchon, candidat de La France insoumise à l’élection présidenti­elle de 2022, lors de son premier meeting de campagne à Aubin (Aveyron), le 16 mai.
 ??  ?? Mentor. Jean-Luc Mélenchon rencontre François Mitterrand en 1972. Le militant trotskiste est fasciné, « empaqueté », comme il le racontera, par le personnage (image extraite du documentai­re « Mélenchon, l’homme qui avançait à contre-courant », de Gérard Miller et Anaïs Feuillette).
Mentor. Jean-Luc Mélenchon rencontre François Mitterrand en 1972. Le militant trotskiste est fasciné, « empaqueté », comme il le racontera, par le personnage (image extraite du documentai­re « Mélenchon, l’homme qui avançait à contre-courant », de Gérard Miller et Anaïs Feuillette).
 ??  ?? Socialiste. Aux côtés de Julien Dray et de Laurent Fabius lors du Xe Congrès du Parti, à Rennes, en 1990. Il quittera la maison en novembre 2008.
Socialiste. Aux côtés de Julien Dray et de Laurent Fabius lors du Xe Congrès du Parti, à Rennes, en 1990. Il quittera la maison en novembre 2008.
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« Il s’est fait avoir. » Le 10 novembre 2019, il défile, avec Clémentine Autain (à dr.) lors de la manifestat­ion contre l’islamophob­ie coorganisé­e par le CCIF, qui sera dissous après l’assassinat de Samuel Paty.
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Républicai­n. En janvier 1994, il défendait l’école laïque avec Pierre Mauroy, Michel Rocard, Jean-Christophe Cambadélis et Dominique Voynet.

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