Silence radio à Charles-de-Gaulle : les disparus du tarmac
La reprise ? « Compliquée », selon Juliette Vachon, directrice des ressources humaines du groupe Europe Handling, spécialisé dans le chargement et le déchargement des avions. Elle peine à
« récupérer » ses salariés, basés à l’aéroport Charles-de-Gaulle, à Roissy. « Ce sont de 50 à 100 disparus sur un effectif de 2 500 personnes. Certes, le pourcentage est assez faible, et l’activité ne reprend que doucement, mais c’est totalement inédit ! »
La mise en activité partielle des salariés depuis le premier confinement, en mars 2020, a conduit à une baisse de leurs revenus. « Chez nous, 80 % des salariés sont des ouvriers, souvent avec une famille à charge. Et, comme la loi les autorise à cumuler l’indemnité d’activité partielle avec une autre activité, nombre d’entre eux ont trouvé un second emploi, dans la logistique ou comme saisonniers », développe-t-elle. Mais, surtout, « beaucoup sont partis chez Amazon. Ils cherchaient de la main-d’oeuvre, ils en ont trouvé chez nous ». En octobre, le géant américain a implanté son 28e centre à Senlis, employant des centaines de personnes sur 55 000 mètres carrés, à quelques encablures de Roissy. Avec le retour à une vie plus « normale », Juliette Vachon souhaite « remettre le pied à l’étrier » à ses troupes, mais se heurte à un double problème : « Certains nous ont fait part de leur reconversion professionnelle, par l’obtention d’un CDI qui pérennise leur emploi chez Amazon ou ailleurs, d’autres sont injoignables. » En cause, selon Juliette Vachon, une « perte de confiance dans la reprise du trafic aérien » et peut-être des conditions de travail plus souples…
« Ce flou sur les effectifs rend difficile l’organisation de la reprise », se désole la DRH. De plus, ce type de postes nécessite des formations courtes et des autorisations d’accès obligatoires pour la sécurité. Un casse-tête pour assurer le redécollage de l’activité
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