Trésors de Michel Périnet
C’est un événement dans l’histoire des collectionneurs. Et surtout pour les arts anciens d’Afrique et d’Océanie. C’est aussi le dévoilement d’un mystère. Celui dont le discret Michel Périnet (1930-2020) entourait sa collection. Tous les amateurs d’Art déco sont passés rue Danielle-Casanova, à Paris, chez ce joaillier de formation qui avait redécouvert les bijoux de Lalique. Il se disait que l’esthète, aussi érudit qu’éclectique (passionné par Picabia), avait « rencontré » à Londres un masque fang du Gabon qui lui ouvrit le monde des arts anciens (dits premiers). Un an et demi après sa disparition, cette collection d’une soixantaine de chefsd’oeuvre sera dispersée le 23 juin chez Christie’s, lors d’une vente organisée par des experts aussi incontournables en la matière qu’Alain de Monbrison, Lance Entwistle et Bernard Dulon.
Et pour tenir le marteau, François de Ricqlès, ancien président de Christie’s France. Parmi les trésors de Michel Périnet figurent une tête fang ayant appartenu à Maurice de Vlaminck (estimée de
2 à 3 millions d’euros), un casque Kota que posséda longtemps Jacques Doucet, un masque dan, propriété d’Helena Rubinstein et d’Hubert Goldet, ou encore une figure de reliquaire kotamahongwé du Gabon de la collection de Pierre Loti. Un ensemble exceptionnel. Un événement, décidément ■
Exposition du 19 au 23 juin, Christie’s (Paris 8e). www.christies.com