Le Point

Cinéma : Cruella, Disney d’enfer !

La firme aux grandes oreilles envoie valser le politiquem­ent correct avec ce spin-off punk et rock des « 101 Dalmatiens ». Décoiffant.

- PAR VICTORIA GAIRIN

Encore un remake de Disney ? On ne peut pas dire que les nouveaux Cendrillon, Livre de la jungle et La Belle et la Bête sortis ces dernières années nous aient subjugués au point d’en oublier les versions originales. Las, oubliez tous vos préjugés sur les suites, préquelles et autres spin-off, ce Cruella-là est d’une autre trempe. En choisissan­t l’impertinen­t duo d’Emma – les géniales Stone et Thompson – pour se donner la réplique, le studio californie­n met enfin de côté sa morale gentillett­e pour défier le politiquem­ent correct. Dans un Londres seventies en ébullition, filmé en prises de vue réelles, on suit le destin de cette petite fille dont la dualité se révèle au grand jour sous une tignasse bicolore, blanche comme neige pour la gentille Estella, noir corbeau pour l’odieuse Cruella. Rêvant de faire carrière dans la haute couture, Estella se planque sous une perruque rousse et réussit à être engagée chez la Baronne, la styliste la plus en vue de la capitale. Hautaine et tyrannique, cette superstar de la mode s’avère une peau de vache de très haut niveau que la jeune Cruella se fait un malin plaisir de provoquer en ruinant ses réceptions et défilés et en élaborant des tenues plus extravagan­tes les unes que les autres. Un véritable travail digne d’une Fashion Week pour la costumière doublement oscarisée Jenny Beavan, qui a dû réaliser pas moins de 47 costumes pour Emma Stone et 33 pour Emma Thompson. Côté Baronne, le style est sculptural, inspiré des icônes de cinéma Joan Crawford et Elizabeth Taylor. Cruella, quant à elle, oscille entre Vivienne Westwood et Nina Hagen, avec une pointe de Galliano. Mais, bien sûr, le film ne se limite pas à cette joute vestimenta­ire. Il est aussi question des mystérieus­es origines de la créature au rire démoniaque et de ses indécrotta­bles dalmatiens. On se laisse complèteme­nt emporter par la bande-son démente – The Clash, Blondie, The Doors, Led Zeppelin, The Beatles –, le rythme effréné et, évidemment, par le choc de deux immenses comédienne­s. Rassuré par le succès du film – déjà près de 90 millions de dollars de recettes au box-office internatio­nal (en plus de sa diffusion sur Disney +) –, Disney vient d’annoncer qu’il y aura bien une suite à Cruella. Glenn Close n’a plus qu’à aller se rhabiller

Cruella, de Craig Gillespie. En salle le 23 juin.

On se laisse complèteme­nt emporter par la bande-son démente, le rythme effréné et le choc de deux immenses comédienne­s.

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Stylée. Cruella (Emma Stone), sensationn­elle dans l’un des 47 costumes créés par Jenny Beavan, styliste britanniqu­e oscarisée en 1986 (« Chambre avec vue ») et en 2016 (« Mad Max : Fury Road »).
Legende. Duntem ut peratia culparunti­a asitatam quam volore laboreperu­m, odicientur simus ma ipicae odi utem cumquia earchillam rempernam exerfe Stylée. Cruella (Emma Stone), sensationn­elle dans l’un des 47 costumes créés par Jenny Beavan, styliste britanniqu­e oscarisée en 1986 (« Chambre avec vue ») et en 2016 (« Mad Max : Fury Road »).
 ??  ?? Graphique. « Je suis née brillante, méchante et un peu folle : je suis Cruella. »
Graphique. « Je suis née brillante, méchante et un peu folle : je suis Cruella. »
 ??  ?? Diabolique. Emma Thompson en grande prêtresse de la mode détrônée…
Diabolique. Emma Thompson en grande prêtresse de la mode détrônée…
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