Le Moyen-Orient en ébullition
La pandémie a éclipsé un bouleversement géopolitique au Moyen-Orient. Deux nouveaux axes hostiles se dessinent : l’axe fréro-chiite, qui regroupe le Qatar, la Turquie et un Iran affaibli, face à l’entente abrahamique, qui a vu Israël se rapprocher du Maroc, des Émirats, du Soudan et de l’Arabie saoudite. Ce nouveau système d’alliances coïncide avec la nécessité pour les pétromonarchies de trouver un nouveau modèle ; la crise des hydrocarbures, provoquée par Mohammed ben Salmane et Vladimir Poutine, qui se rêve en gardien de la région ; le désintérêt croissant des États-Unis ; l’activisme tous azimuts mais fragile d’Erdogan. Une année passionnante que l’islamologue Gilles Kepel nous raconte en détail. L’Orient déjà compliqué s’est compliqué un peu plus.
Le Prophète et la pandémie. Du Moyen-Orient au jihadisme d’atmosphère, de Gilles Kepel (Gallimard, 336 p., 20 €).