Mémoires de l’assassin de Sissi
Luigi Lucheni, l’anarchiste qui tua Sissi, préface d’Hervé Le Corre (Inculte, 180 p., 6,90 €).
On a tous le souvenir léger de Romy Schneider années 1950 dévalant la colline en criant « Papili, Papili » dans la trilogie des Sissi d’Ernst Marischka. On se souvient moins que l’impératrice d’Autriche fut assassinée en 1898, poignardée par un ouvrier italien. Luigi Lucheni, condamné à perpétuité après un procès d’un jour, nous rappelle le grand Hervé Le Corre – notre prix Le Point du polar européen avec Après la guerre, en 2014. Un ouvrier qui se mit à écrire son histoire en prison, la « véridique histoire » d’un « criminel artificiel », mémoires d’un homme « privé de sa part de soleil » écrits à l’adresse des criminalistes, des aliénistes et des journalistes, tous ces Lombroso qui «veulent absolument savoir comment s’altère la nature humaine ». Ils y verront un garçon de l’hospice des enfants trouvés de Palerme, son « amour méprisé » qui engendra « la haine », dans une société scindée entre la « classe bénie » et la « canaille ». Un grand texte sur « l’abîme » des injustices sociales, édité dans un format micro
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