Le Point

Littératur­e jeunesse (T. de Fombelle) : l’été enchanté

Timothée de Fombelle signe la lumineuse chronique d’un coup de foudre enfantin.

- SOPHIE PUJAS

Comment capturer la poésie d’un amour d’enfance ? Timothée de Fombelle, l’une des grandes plumes de la littératur­e jeunesse (on lui doit la série Tobie Lolness et le récent Alma), s’y attache à travers Esther Andersen. On est d’abord happé par les vastes horizons aquarellés par Irène Bonacina, dont les personnage­s promenant leur solitude dans de doux paysages de campagne et de bord de mer évoquent parfois Sempé. Et puis on se prend aussi au charme du héros imaginé par Fombelle, qui raconte, à la première personne, l’éblouissem­ent d’un été singulier. Ce petit garçon passe les vacances chez son oncle Angelo, dont la maison est lovée au milieu des champs de maïs, et qui ne jette jamais rien. « Il demandait pardon pour le désordre. Même les oiseaux et le chèvrefeui­lle avaient le droit d’entrer dans la cuisine par la fenêtre ouverte. » Chaque matin, l’enfant part à vélo pour explorer les environs. Un jour, il se perd et découvre une plage. Puis arrive « la deuxième vague », la plus bouleversa­nte : la rencontre de la petite Esther Andersen… Fombelle rappelle avec tendresse et humour que les plus grandes révélation­s sont parfois à portée de la main dans le temps nébuleux de l’enfance : un coup de foudre, ou la beauté de la mer. De quoi grandir d’un coup… Somptueux

Esther Andersen, de Timothée de Fombelle, illustré par Irène Bonacina (Gallimard jeunesse, 72 p., 24,90 €).

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Horizon. Aimer, même très jeune, et regarder ensemble dans la même direction.

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