Jean-Christophe Grangé
« Ils ont un but à la fois politique et criminel »
Le Point: Comment avez-vous découvert le monde des Loups gris? Jean-Christophe Grangé :
J’étais grand reporter indépendant, je proposais des sujets à des magazines. Je préparais une série d’enquêtes sur les mafias. Je m’étais intéressé aux Triades mais aussi aux Loups gris. Dans les années 1980-1990, ils étaient très présents dans le quartier du Sentier. C’était un mouvement armé qui avait des rapports très étroits avec la mafia, qui avait un but à la fois politique et criminel, cela marche de pair. Pour le bouquin, je me suis servi de cette enquête. Et un roman était déjà paru dans ce milieu, Sombre Sentier, de Dominique Manotti (Seuil, 1995).
Comment vous êtes-vous documenté sur ces groupes radicaux?
À l’époque, leur grand fait d’armes, c’était la tentative d’assassinat contre le pape Jean-Paul II, à Rome. La communauté turque est très fermée, assez secrète. Et d’un seul coup, on avait ce groupe qui prenait de l’ampleur.
Mais ce qui m’intéressait, c’était tout le folklore qu’il y avait autour. Le signe de la gueule de loup, l’imagerie fasciste… Rien que leur nom était très évocateur et empreint de mystère. Les Loups gris font référence à la mythologie des origines du peuple turc. Dans mon roman, les enquêteurs remontent jusqu’en Turquie, aux sources du mythe de cet empire turc et turcophone, aux racines de l’« idéalisme »
■