Zsolt Balla
« Si on m’avait dit qu’un jour un rabbin militaire allait être investi dans cette synagogue de Leipzig, je l’aurais traité de meschugge [« cinglé » en yiddish]. » Cette pointe lancée par l’un des participants à la cérémonie souligne le caractère exceptionnel de l’événement : pour la première fois depuis plus d’un siècle et soixante-seize ans après la Shoah, un grand rabbin a été nommé assistant spirituel de l’armée allemande. Rien ne destinait Zsolt Balla, 42 ans, fils d’un officier de l’armée hongroise, à cette vocation. Il a 9 ans quand sa mère lui apprend qu’il est juif. Devenu ingénieur, il suit sa formation de rabbin orthodoxe à Berlin, au coeur d’un pays « qui se confronte à son passé et lutte pour un monde meilleur », selon lui. Son prochain combat sera dirigé contre l’antisémitisme qui refait surface dans l’armée allemande. Une importante cellule d’extrême droite a été dissoute l’an dernier au sein de la Bundeswehr. Avec cette nomination, l’Allemagne veut prouver sa détermination à faire le ménage dans ses troupes
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