Ces pionniers qui font avancer une tech libre et made in France
On peut être capitaine de frégate de la réserve citoyenne de la Marine nationale, être un proche du président de la République, qui, sur Telegram, l’appelle « mon pote », et avoir une ambition numérique décoiffante pour la France. C’est le cas d’Alexandre Zapolsky, créateur de Linagora, un éditeur parisien de logiciels libres, à l’origine de l’assistant personnel Linto, mais aussi de Twake, une alternative à Teams. Une suite logicielle qui devrait bientôt s’enrichir d’un outil de visioconférence baptisé Telescope, aussi performant que Zoom… « Ces outils montrent que notre pays a totalement les moyens de mettre au point des alternatives aux outils américains les plus utilisés », explique le quadragénaire.
Bonne nouvelle, les fonds affluent en France, comme le prouvent la levée de fonds de Back Market, qui rejoint le club des licornes (voir notre graphique), celle du média Brut, qui vient d’annoncer une levée de 75 millions de dollars, ou encore l’introduction en Bourse à venir d’OVH, qui pourrait permettre au cloud made in France de reprendre des couleurs. « Dans le cloud, nous avons certes perdu une bataille face aux fournisseurs américains, mais en aucun cas la guerre.
Il n’y a aucune fatalité dans le numérique », poursuit Jean-Pierre Lach, créateur de la solution de télétravail Private Discuss, hebergée chez OVH et chez Scaleway. Cette soif d’alternative n’a pas de frontières. Ainsi de l’initiative européenne FairTEC rassemblant plusieurs projets, comme celui de l’entreprise née à Caen /e/ – qui a mis au point son propre système d’exploitation mobile –, ou encore du fournisseur d’accès fribourgeois WEtell – qui propose le stockage des données sur des serveurs allemands.
« Nous voulons montrer qu’il y a une vie en dehors des Big Tech en nous appuyant notamment sur le logiciel libre pour proposer un plus grand respect de la vie privée », explique Marion Graeffly, cofondatrice de l’opérateur mobile coopératif français TeleCoop, qui a rejoint FairTEC. Des initiatives rafraîchissantes qui pourraient s’inviter dans la campagne présidentielle ■