Théâtre - Avignon : la jeune garde
Au 75e Festival d’Avignon (5-25 juillet), une nouvelle génération de metteurs en scène émerge. Revue des troupes.
Empêché l’an dernier pour cause de Covid-19, le Festival d’Avignon, qui débute le lundi 5 juillet, propose une programmation riche en nouvelles têtes. Au milieu de ces jeunes talents qui embrassent des thèmes d’une brûlante actualité, Tiago Rodrigues ferait presque figure d’ancien. Du haut de ses 44 ans, le dramaturge portugais met en scène La Cerisaie, de Tchekhov, dans la cour d’honneur du palais des Papes, avec Isabelle Huppert en mater dolorosa.
Caroline Guiela Nguyen, la plus attendue. Dans cette nouvelle génération de trentenaires qui bouscule tout sur son passage, il faut compter la Varoise de 39 ans : cela fait dix ans qu’elle fait parler d’elle. Après des études de sociologie à l’université de Nice et un passage à l’école du Théâtre national de Strasbourg, elle rencontre le succès avec une bouleversante évocation de la mort de son père dans Le Chagrin en 2015.
Deux ans plus tard, le triomphe de son Saigon, où elle se penche sur les origines vietnamiennes de sa mère, lui ouvre en grand les portes de la cité des Papes. « Ce spectacle m’a tellement ému que je l’ai invitée les yeux fermés, lui laissant carte blanche», confie Olivier Py. Mêlant, comme à son habitude, comédiens amateurs et professionnels, la désormais artiste associée à la prestigieuse Schaubühne de Berlin plonge les spectateurs, avec Fraternité, conte fantastique, dans un monde futuriste qui tente de survivre après un cataclysme.
La Fabrica, du 6 au 14 juillet, à 15 heures.
Baptiste Amann, l’enfant du pays. Âgé de 35 ans, il fera lui aussi sensation. Pas seulement parce qu’il a grandi à deux pas d’Avignon, au pied des barres HLM de la Reine-Jeanne, dans un pavillon de la Croix-des-Oiseaux. Son spectacle-fleuve
■