Le Point

Échappées de goût sur la route des vins de l’été

Nos 200 vins frais faciles à boire, des adresses pour visiter, pour manger ou pour dormir, les vignerons que l’on peut rencontrer : découverte­s, échanges et douceur(s).

- PAR JACQUES DUPONT ET OLIVIER BOMPAS

Et, de nouveau, pouvoir sortir le soir, prendre la route, parler aux autres, leur rendre visite. Il flotte dans l’air comme une envie de rencontre, d’apaisement, « juste faire hennir les chevaux du plaisir », aurait dit Alain Bashung. L’an passé déjà, durant la courte pause estivale, des vignerons nous ont raconté leur bonheur de voir défiler dans leurs caveaux des gens nouveaux, qui venaient en famille à la découverte de leur univers, s’intéressan­t à tout, s’éduquant et éduquant leurs enfants en écoutant les profession­nels évoquer le cycle de la vigne. Des Français qui retrouvaie­nt la France. Pas seulement en admirant celle des paysages « à couper le souffle », mais en allant au contact de ceux qui contribuen­t à les aménager, à les valoriser. On appelle ça l’oenotouris­me. Personne ne doit s’obliger à trouver ce mot séduisant, mais dans un pays où l’Éducation nationale évoque un « outil scripteur » pour désigner un crayon, on aurait pu trouver pire. Puis, réjouisson­s-nous, mes frères, on ne voit guère de perche à selfie dans une cave de Bourgueil ou de Wettolshei­m.

« Sans ses vins admirables, je trouverais que rien au monde n’est plus laid que cette fameuse Côte-d’Or », notait Stendhal, un jour de mauvaise humeur. Jugement rapide mais au fond, si les vignes et les vignerons n’avaient pas transformé en or rouge et blanc les coteaux de Marsannay à Santenay, ce serait devenu quoi, la Côte ? Un paradis pour lotisseur, agrémenté de zones d’activités concertées d’une laideur tôlée déconcerta­nte. Et quid de la Provence, sans les vignes pour maintenir nature et ruralité ?

Alors vive l’oenotouris­me ! Cette année, en plus de nos sélections, nous proposons quelques brèves routes des vins ; des étapes dans des domaines où l’on sait recevoir, informer, parfois loger et nourrir. Des routes des vins qui ne visent aucunement à l’exhaustivi­té, sinon il nous aurait fallu y inscrire la presque totalité des vignerons sélectionn­és. Tout le monde viticole a en effet compris l’importance de l’enjeu. La « descente de cave », sport national autrefois, n’a plus cours. Combien de « descendeur­s » se sont retrouvés penauds au retour chez eux avec des bouteilles peu passionnan­tes. « Il était bon là-bas, mais il n’a pas supporté le voyage… » disaient-ils. Oui, c’est vrai, le vin bu en état d’ébriété a toujours tendance à mal voyager. Aujourd’hui, l’amateur s’informe, déguste et juge : on boit chez soi ou avec les amis. Au caveau, on recrache le vin. Le vigneron pratique de même. Pour faire hennir les chevaux du plaisir, il faut garder la tête froide. Surtout en été

Des vignerons nous ont raconté leur bonheur de voir arriver des gens nouveaux, qui venaient en famille à la découverte de leur univers.

 ??  ?? Être un oenotouris­te, c’est parcourir les plus belles routes des vins du monde, découvrir leurs paysages exceptionn­els (ci-dessus, sur les bords de l’étang de Thau), aller au contact de ceux qui les valorisent… Simplement, paisibleme­nt, allègremen­t.
Être un oenotouris­te, c’est parcourir les plus belles routes des vins du monde, découvrir leurs paysages exceptionn­els (ci-dessus, sur les bords de l’étang de Thau), aller au contact de ceux qui les valorisent… Simplement, paisibleme­nt, allègremen­t.
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