Ces transports qui propulsent notre recherche
Connaissez-vous Cassio 1 ? Cet avion hybride, électrique et thermique, a été développé par la société VoltAero, située à Médis, en CharenteMaritime. S’il ne s’agit encore que d’un prototype, il a effectué 2 600 kilomètres d’un vol jalonné de dix escales en France. Lancé par l’ex-directeur général délégué de la technologie et de l’innovation d’Airbus, Jean Botti, il pourrait participer au désenclavement des territoires en proposant des vols point à point. Doté d’une autonomie de trois heures trente et pouvant voler jusqu’à 360 km/h, le Cassio 1 sera assemblé à l’aéroport de Rochefort. Autre innovation, cette fois-ci venue de Suisse, BubbleFly. Cet objet flottant équipé de piles à hydrogène peut naviguer (légèrement) hors de l’eau grâce à un jeu d’ailes immergées… Les modes de transport du futur sont au centre de toutes les attentions, en témoigne la course au tourisme spatial que se livrent les sociétés américaines SpaceX,
Blue Origin et Virgin Galactic (voir Le Point n° 2551). Or cette conquête commence à susciter un débat stimulant. Ainsi le chercheur canadien Yoshua Bengio, qui a joué un rôle clé dans l’essor du machine learning, voit-il dans ce tourisme spatial une querelle d’ego, un gaspillage de ressources et une contribution significative au réchauffement climatique. Yann Le Cun, lui aussi Prix Turing pour sa contribution à la recherche en IA, concède que, si l’idée d’une planète B où l’humanité pourrait aller se réfugier est encore illusoire, cette exploration permettra de faire des progrès dans le stockage de l’énergie. Et, rappelant que les panneaux solaires ont en partie été mis au point par les Bell Labs pour équiper les satellites de télécommunications, il ajoute que l’exploration spatiale peut paradoxalement contribuer à la protection de notre planète
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