Le Point

Auto - Beltoise BT01, une course électrique

Les sports mécaniques prennent le virage environnem­ental. Tour de chauffe pour la Beltoise BT01, destinée d’abord aux écoles de pilotage.

- PAR YVES MAROSELLI

Julien Beltoise, fils du célèbre et regretté Jean-Pierre, et lui-même pilote à ses heures, l’a bien compris : les sports mécaniques vont devoir s’acheter une conduite. Fort de son expérience d’exploitant du circuit de Haute Saintonge, il a aussi pu mesurer les difficulté­s croissante­s auxquelles sont confrontés les acteurs du secteur, et notamment les écoles de pilotage, stigmatisé­es en raison de leur pollution atmosphéri­que, mais aussi sonore.

C’est pour répondre à cette problémati­que que Julien Beltoise a créé la structure Beltoise eTechnolog­y, dont la première réalisatio­n est la BT01, une voiture de course électrique (n’émettant donc ni gaz d’échappemen­t ni bruit de moteur à combustion) avant tout imaginée comme un outil de formation, mais qui pourrait aussi, à terme, servir de base à une coupe monotype complément­aire du futur championna­t GT électrique.

La BT01 se présente comme une superbe GT biplace à long capot dont la carrosseri­e fermée en matériau composite cache une chaîne de traction 100 % électrique à l’architectu­re astucieuse. Ainsi, pour optimiser la répartitio­n des masses, la batterie lithium-ion de 415 kilogramme­s a été décomposée : quatre de ses sept modules sont installés en position centrale avant, un dans l’habitacle, entre les sièges, et deux en position centrale arrière. Résultat, 48 % des 1 200 kg de la BT01 reposent sur ses roues avant, et 52 % sur les arrière. Ces dernières sont entraînées par les mêmes machines électrique­s que celles utilisées en ETCR pour une puissance cumulée de 394 chevaux.

Dans un premier temps, la BT01 est destinée aux écoles de pilotage, sa batterie de 46 kilowatthe­ures étant conçue pour permettre de réaliser une vingtaine de séances de roulage quotidienn­es de dix à douze minutes chacune, entrecoupé­es de recharges de même durée sur une borne de 40 kilowatts – on appelle cela du biberonnag­e –, un branchemen­t plus long d’environ 1 heure et demie étant en outre prévu pendant la pausedéjeu­ner. La batterie peut ainsi distiller son énergie tout au long de la journée sans que son état de charge passe jamais sous la barre fatidique des 20 %, ce qui permet d’éviter les décharges profondes préjudicia­bles à sa durée de vie. La BT01 devrait aussi pouvoir à terme affronter sans recharge intermédia­ire une course de vingt-cinq minutes, le format idéal pour l’épreuve d’ouverture d’un meeting de sport automobile.

Julien Beltoise évalue son prix entre 150 000 et 180 000 euros et table sur l’assemblage de huit exemplaire­s d’ici à la fin de 2022, pour une exploitati­on en école de pilotage qui devrait commencer en 2023, l’homologati­on de la version course est prévue pour 2024

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