Les « Fréristes » du Maghreb
Créée en 1928 en Égypte, l’organisation islamiste des Frères musulmans a pour objectif de combattre « l’emprise laïque occidentale » partout où elle compte des fidèles. Depuis que le président égyptien Mohamed Morsi a été renversé, en 2013, sa figure de proue est Recep Tayyip Erdogan, même si son parti, l’AKP, n’est pas officiellement affilié aux Frères musulmans. Le président turc est ainsi le principal soutien des partis proches de la mouvance, notamment au Maghreb.
Au Maroc, le Parti de la justice et du développement (PJD) a été bâti sur le modèle des Frères musulmans. Majoritaire au Parlement depuis 2011, son leader actuel, Saad Eddine El Othmani, est le chef du gouvernement. Il dirige le pays sous l’autorité du roi, qui garde la main sur les principaux leviers du pouvoir.
En Tunisie, le parti islamiste Ennahdha partage la même idéologie que les Frères musulmans, même s’il n’a pas de liens officiels avec la confrérie. Légalisé en 2011, il est le parti majoritaire et son leader, Rached Ghannouchi, est le président du Parlement. Mais celui-ci est suspendu depuis fin juillet par le président Kaïs Saïed, parti en lutte contre les islamistes.
En Algérie, deux partis revendiquent leur proximité avec les Frères musulmans, le Mouvement de la société pour la paix (MSP) et le Front de la justice et du développement (FJD). Dans un pays encore marqué par la décennie noire (la guerre civile des années 1990), les partis favorables à un islam politique hésitent à participer aux gouvernements de coalition. Le MSP est dans l’opposition à la majorité du président Abdelmadjid Tebboune
■