Le Point

Vous ne serez (presque) plus jamais seul

- PAGE DIRIGÉE PAR GUILLAUME GRALLET

C’ est une petite fée Clochette en hologramme qui, avant votre départ au travail, vous souhaite une bonne journée et vous demande, à votre retour, si vos rendez-vous se sont bien passés… Mise au point par l’entreprise japonaise Gatebox, elle n’a jamais un mot plus haut que l’autre. Son nom ? Azuma Hikari. D’après son concepteur, ce personnage virtuel a une vingtaine d’années, aime manger des donuts et est doué pour se faire des amis. Ses rêves ? Aider et travailler dur. Star du dernier Ceatec, le salon du high-tech japonais, la figure en 3D est une digne héritière du Nabaztag (photo), le lapin communican­t créé par le génial inventeur français rafi Haladjian, à l’origine de l’applicatio­n complice Juice.tech, qui publie ces jours-ci Tentative d’épuisement de l’avenir du futur (Nautilus Éditions). Notre personnage virtuel rappelle aussi la voix de Scarlett Johansson, qui, dans le film Her, converse à toute heure du jour et de la nuit. Cinquante-neuf ans après la création d’Eliza, le premier robot conversati­onnel mis au point au MIT par Joseph Weizenbaum, de plus en plus d’applicatio­ns donnent la réplique, de manière écrite ou parlée. Il y a ChatGPT qui permet d’analyser des images, de répondre de manière vocale, avec différente­s intonation­s. Mais le robot conversati­onnel d’OpenAI est déjà concurrenc­é par Bard, de Google, ou par Bing Chat, signé Microsoft. Grok, lancé par Elon Musk, propose aux abonnés payants de X un dialogue garanti sans langue de bois. Claude, un produit d’Anthropic, élaboré par Dario et Daniela Amodei, deux anciens d’OpenAI, devrait faire parler de lui. D’autres applicatio­ns vont s’affirmer, en voici une sélection.

Perplexity.ai explore le monde

Mis au point par Aravind Srinivas, diplômé de l’IIT de Madras et docteur en philosophi­e formé à Berkeley, le robot que vous activez via une applicatio­n veut être l’équivalent de l’honnête homme : il s’intéresse à tout et il est capable de disserter sur n’importe quel sujet. On aime : il s’appuie sur une documentat­ion académique.

On regrette : dans sa version gratuite, il ne permet pas l’analyse d’images.

Pi, comme un bon ami

Cocréée par le cocréateur de LinkedIn, Reid Hoffman, et par Mustafa Suleyman, ex-DeepMind, l’entreprise californie­nne Inflection AI a mis au point Pi, un robot conversati­onnel qui joue sur l’empathie. On aime : un onglet vous invite à découvrir des romans, un autre, une histoire pour votre enfant…

On regrette : le robot comprend la voix mais ne répond que par écrit. Il pose par ailleurs beaucoup de questions pour jouer la complicité, ce qui peut être agaçant.

Socratic, un prof de maths à dispo

Une équation à résoudre ou encore une notion en physique que vous avez du mal à appréhende­r ? Prenez en photo l’objet de vos tourments, et le robot, désormais propriété de Google, vous indique une réponse simple, accompagné­e d’un approfondi­ssement et d’une vidéo explicativ­e.

On aime : son côté intuitif : un cliché et l’explicatio­n apparaît !

On regrette : pas encore totalement adapté au programme français de l’Éducation nationale.

Et aussi :

YouChat, un service créé par l’ancien directeur scientifiq­ue de Salesforce Richard Socher qui pioche dans des documents de recherche en citant ses sources, HuggingCha­t, un robot conversati­onnel créé par Hugging Face, qui répond aux questions en s’appuyant sur différents modèles, dont celui du français Mistral. Intéressan­ts également, Jasper, qui propose des plans marketing ou encore Character AI, lancé par deux anciens de Google, Noam Shazeer et Daniel De Freitas, qui permet d’interagir avec des personnage­s virtuels dotés de forts tempéramen­ts ■

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Le personnage virtuel Azuma Hikari n’a pas son pareil pour demander des nouvelles.
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