Le Point

Les prix dans les stations de montagne ne baissent pas

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On aurait pu s’attendre à une correction, là comme ailleurs. Mais les prix de l’immobilier à la montagne continuent de grimper, selon la dernière étude de la Fédération nationale de l’immobilier. Fin novembre, ils avaient progressé de 4,4 % après avoir augmenté de 30 % entre juillet 2020 et avril 2023. « La hausse équivaut à celle qui a été observée entre 2014 et 2020 », soulignent les auteurs.

Les prix sont en moyenne plus élevés dans les Alpes – qui abritent la moitié des stations de ski – que dans les autres massifs. Dans les 71 stations alpines étudiées, le tarif moyen des appartemen­ts, qui représente­nt 85 % des transactio­ns, atteint 5 571 €/m2 et celui des chalets, 8 030 €/m2.

Val-d’Isère reste la station la plus chère (14 758 €/m2 en moyenne, appartemen­ts et chalets confondus), devant Courchevel (12 600 €/m2) et Megève (11 057 €/ m2). Des prix deux à trois fois supérieurs aux tarifs pratiqués à La Plagne (4 491 €/ m2) ou aux Deux-Alpes (4 957 €/m2).

« Courchevel attire désormais une clientèle turque », relève Jean-Thomas Olano, directeur d’agences Barnes. « On observe un marché à deux vitesses, avec, d’une part, une augmentati­on du prix des appartemen­ts anciens (entre 100 et 200 m2 aux derniers étages) et, d’autre part, des négociatio­ns sur le prix des biens ne disposant pas de vue ou n’étant pas “skis aux pieds”. » Et de souligner : « Le prix des biens neufs est plus élevé de 30 %, ce qui génère un regain d’intérêt pour les biens anciens. »

Le nombre de transactio­ns baisse néanmoins: 6477 dans les 71 stations analysées entre septembre 2022 et août 2023, contre 7 705 sur la même période 2021-2022. La Plagne est la station qui enregistre le plus de ventes (548) devant Chamonix (311) et SerreCheva­lier (272).

Un souci de taille (voir graphique) : ces stations concentren­t une proportion importante de biens affichant un diagnostic de performanc­e énergétiqu­e E (42,4 %), F (19,5 %) ou G (13,8 %), qui seront progressiv­ement interdits à la location à partir de 2034. Les trois quarts des logements sont concernés.

S’y ajoute la menace du réchauffem­ent climatique. Les stations à 1 500 m d’altitude devraient perdre 20% d’enneigemen­t si la hausse des températur­es est de 1,5 à 2 °C, mais plus de la moitié si elle dépasse 4 °C. Même les stations de très haute altitude n’y échappent pas. À plus de 2 500 m, elles perdraient respective­ment 12 et 36 %, selon l’étude réalisée par le centre de recherche Eurac ■

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