BELLES COMME DES ICÔNES
Serait-ce dans les vieux pots que l’on fait les meilleures crèmes ? L’engouement pour les grandes prêtresses de la beauté d’antan – les soeurs Carita, Helena Rubinstein ou Leonor Greyl – continue de faire recette. Ces femmes, toutes d’origine étrangère, incarnent plus que jamais la beauté traditionnelle à la française, à l’heure de l’« asiatisation » d’un secteur obnubilé par l’usage d’outils high-tech. Revisitée par le duo d’architectes de REV Studio, la célèbre maison de beauté Carita, inaugurée en 1952, s’inscrit dans le XXIe siècle mais continue d’attirer, grâce à des protocoles à l’efficacité non démentie depuis plus de soixante-dix ans. Les clientes s’installent dans des salons mythiques ayant vu défiler Grace Kelly, venue y « faire son blond » avant d’aller rendre visite à de Gaulle, ou Catherine Deneuve, qui fréquente les lieux dès l’âge de 17 ans. Célèbres pour leurs aphorismes, les soeurs Carita avaient d’ailleurs pour habitude de dire au sujet de leur clientèle : « Tout le monde vient sauf le pape et la reine d’Angleterre ! » Et pour cause, « le vrai luxe ne supporte pas la négligence : tout doit être parfait ». Pour soigner cheveux et cuirs chevelus agressés, le salon Leonor Greyl demeure une valeur sûre tellement incontournable que l’on ose à peine en chanter (encore) les louanges. Les praticiennes oeuvrent, pour certaines, depuis plusieurs décennies au sein de l’enseigne, et si les époux Greyl ne sont plus là pour surveiller le défilé des clientes, le relais est assuré par leur fille, Caroline, qui dirige la maison tandis que son mari, chimiste de formation (comme M. Greyl!), améliore les formules élaborées, depuis toujours, à partir de produits naturels, principalement des plantes lyophilisées. Ainsi, en dépit de la concurrence, la fameuse huile de Leonor Greyl a sa place dans la salle de bains des Françaises depuis un demi-siècle. Couteau suisse du soin, elle protège des agressions du soleil, nourrit avant le shampoing, gaine et démêle avant le brushing. Un produit culte qui n’a pas volé son titre.
Dans un autre registre, le récent retour d’Helena Rubinstein, marque de soins scientifiques la plus haut de gamme du groupe L’Oréal, plaide également en faveur « des reines de l’avantgarde » du siècle dernier. La personnalité, le goût, et les injonctions tranchantes de la créatrice du premier salon de beauté de l’Histoire, en 1902, l’ont rendue célèbre, mais force est de constater que l’avenir lui a donné raison. « La beauté n’est rien sans la science », martelait-elle. La ligne Replasty Age Recovery est ainsi enrichie d’une concentration inédite de 30 % de solution de Pro-Xylane, l’actif biosourcé à partir de bois de hêtre et de bouleau qui fait la fierté de L’Oréal depuis son dépôt de brevet. Reste à s’oindre quotidiennement tout en exécutant des manoeuvres drainantes. Comme le préconisait madame Rubinstein : « Il n’y a pas de femmes moches, que des femmes paresseuses. » À bon entendeur… ■
helenarubinstein.fr ; carita.fr ; leonorgreyl.com
L’engouement pour les grandes prêtresses de la beauté d’antan fait recette.