Hors les murs, les élèves découvrent le plaisir de lire
Stéphen D’Arco applique au pied de la lettre la consigne de la réforme du collège qui encourage une pédagogie moins scolaire, plus libre et plus ludique. Il expérimente des ateliers d’initiation au plaisir de la lecture avec les 4e sur les pelouses du col
Professeur de Français, Stephen D’Arco, assure des remplacements dans l’Orne et la Manche. Au collège JacquesPrévert depuis le mois de mars, il a lancé un projet pédagogique original pour remédier au décrochage scolaire, sous la forme d’ateliers d’initiation au plaisir de la lecture, avec l’appui d’Elisabeth Gérard, principal et le soutien de certains de ses collègues.
« Plus libre et plus ludique »
Cette initiative personnelle s’inscrit dans le cadre de la réforme du collège qui encourage une « pédagogie moins scolaire, plus libre et plus ludique, rappelle Stephen D’Arco qui est parti d’un constat : « Les élèves n’aiment pas lire. Cette absence de goût à la lecture ne leur donne pas accès à la culture et entraîne des lacunes en orthographe et en expression en raison de leur manque de pratique de lecture ». Sa démarche vise à attirer ces élèves vers la lecture par le plaisir et non par la menace de mauvaises notes au contrôle. « J’essaye d’amener les élèves à avoir envie de lire, dans l’optique qu’à la fin de l’année, ils puissent développer le goût de lire hors temps scolaire », précise-t-il.
Cours à l’extérieur
Le professeur a imaginé un concept qu’il expérimente auprès des classes de 4e : « Sur les heures de cours, plutôt que de rester en classe, nous profitons de la douceur du mois et allons passer l’heure de cours sur les pelouses de l’établissement. Là, les élèves ont permission de ramener un plaid ou une couverture pour s’étendre confortablement, et peuvent même amener avec eux quelques friandises et boissons. La surveillance est moins sévère. Je leur demande de me remplir un questionnaire au bout d’une quarantaine de minutes, non seulement sur le livre, mais aussi sur leur expérience de lecture. Nous avons plusieurs séances de cette sorte, qui nous permettent de lire intégralement une nouvelle entière d’environ 40 pages ».
Si pour l’instant, seules les trois classes de 4e « servent de cobaye », à raison d’une séance par semaine, le professeur espère étendre ces ateliers d’initiation au plaisir de la lecture aux 3e. Et après ? « Je ne peux pas me projeter dans l’avenir et dire si cette initiative personnelle sera reprise par mes collègues ». A bon entendeur…