Les cours d’eau sous surveillance
C’est dans la salle des mariages de l’Hôtel de ville que s’est tenue, mardi 31 mai en soirée une réunion publique concernant la restauration des cours d’eaux Gourbe et Vée, avec l’intervention d’un technicien du Parc régional Normandie-Maine.
Accueillis par Marie-Thérèse De Vallambras, Conseillère départementale du canton de Bagnoles-de-l’Orne-Normandie, environ trente personnes ont été attentives aux explications détaillées de Matthieu Scelles, le technicien « rivières » en charge de la mise en oeuvre des travaux sur les cours d’eau. Powerpoint à l’appui, l’intervenant a expliqué les tenants et aboutissants de ce chantier, qui doit se dérouler jusqu’en 2019.
Les raisons
Un état des lieux réalisé en 2007 a mis en évidence 4 facteurs principaux d’altération des cours d’eau. A commencer par les discontinuités écologiques, définies comme la possibilité par les sédiments et les poissons de circuler sans entrave. Ce problème provoque des difficultés de déplacement des espèces comme la truite, des blocages à la circulation des sédiments, et une influence néfaste sur la qualité de l’eau, de son réchauffement, favorisé par les retenues artificielles. Un exemple est le déversoir du moulin de la vallée de la Maure, à Antoigny.
Le second facteur est dû au défaut d’entretien de la végétation qui favorise la fermeture des cours d’eau (colmatage des fonds par envasement, érosion des berges, difficulté d’accessibilité pour la pêche, appauvrissement du milieu faute de lumière). Le piétinement est le troisième facteur, lié à l’accès libre des troupeaux aux rivières, qui provoque un élargissement du lit et donc une réduction de vitesse d’écoulement, une dégradation des berges et de la qualité des eaux via les déjections animales, notamment. Enfin, une dégradation de la morphologie, du fait des opérations de curage et rectification du gabarit des rivières, réalisés pour favoriser l’exploitation des parcelles riveraines, ce qui accentue les risques d’inondation et appauvrit les abris pour la faune. Bon nombre de ces rectifications ont été recensées sur les quelque 150 km de cours d’eau concernés par le programme, qui induiront des travaux en amont et en aval de chaque point répertorié.
Des moyens variés
Les réponses techniques sont elles aussi partagées en quatre volets d’intervention. Tout d’abord, la restauration de la végétation des berges, en retirant les encombres les plus marquants, d’abord. Sur ce point, le technicien précise : « attention, il ne s’agit pas d’en retirer la totalité car ils constituent une source non négligeable d’alimentation et d’abris pour la faune. » Seconde arme : la lutte contre le piétinement par la pose de clôtures, l’aménagement d’abreuvoirs et de pont ou passerelles pour les animaux.
Pour rétablir la continuité écologique, les ouvrages carrossables mal calés (principalement des buses) seront remplacés par des ponts cadre ou demi-hydrotubes et l’arasement partiel ou total des retenus de type barrage ou déversoir. Enfin, la morphologie du biotope pourra revêtir des aspects variés : redonner un gabarit adapté au lit des rivières, recréer des méandres, favoriser et diversifier les écoulements sur bancs de graviers ou cailloux.
Un appui important
Grâce aux questions posées tout au long de la réunion, le contexte de l’intervention sur des rivières comme la Gourbe et la Vée, mais aussi la Mousse, la Maure ou le Chérizé, a recentré les actions concernant les cours d’eaux jouxtant ou traversant la cité fertoise. L’action consiste à reconquérir le bon état des eaux sur le bassin Mayenne en amont de Couterne, en contrepartie d’un appui financier très important de l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne, avec un prévisionnel de près de 2 millions sur les 3 prévus au contrat. L’enjeu majeur du contrat vise à la protection du captage d’eau potable du pont de Couterne, qui permet d’alimenter une partie des 5 800 habitants rattachés au Syndicat Intercommunal d’eau potable d’Andaine, captage classé prioritaire Grenelle, compte tenu du caractère vulnérable et stratégique de la ressource en eau.