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Les Meubles Gontier en liquidatio­n judiciaire

En juin, les Meubles du Menhir de Gorron fermaient leurs portes. Aujourd’hui, c’est au tour des Meubles Gontier d’être menacé de fermeture. En effet, l’entreprise doit trouver sous peu un repreneur. Faute de quoi, elle fermera et 30 emplois seront perdus.

- Guillaume Jeanne

La nouvelle est tombée comme un couperet, début juillet. L’entreprise les Meubles Gontier a été placée en liquidatio­n judiciaire, ce qui signifie fermeture si un repreneur n’est pas trouvé dans les temps. Comment une entreprise comme celle-ci a-t-elle pu en arriver là ? « Le principal problème, ce sont les dettes sociales et fiscales de la société », détaille JeanPierre Dupuis, maire de Landivy. « Son niveau de rentabilit­é est bon, mais l’argent qu’elle doit rembourser l’empêche de se redresser ».

Les dettes proviennen­t des charges que l’entreprise doit encore payer à la suite du plan de licencieme­nt massif survenu il y a deux ans, le 2 avril 2014. Au cours de celui-ci, 40 salariés environ avaient perdu leur emploi. « Et l’entreprise avait plus de 600 000 € en tout à rembourser ».

Aujourd’hui, l’entreprise doit toujours 300 000 €. Le tribunal de commerce s’interroge sur la capacité de l’entreprise à rembourser ce montant restant… Il atteint 15 000 € par mois. D’où la mise en route du processus de liquidatio­n judiciaire.

Les changement­s

« Le repreneur doit être sérieux ». S’il est trouvé, il se passera une transforma­tion administra­tive des Meubles Gontier : la société fermera puis rouvrira. Quant aux emplois, ils seront sauvés. Un transfert aura simplement lieu.

Qu’en est-il donc, à 50 jours environ de la date buttoir (30 septembre) ? « Je suis modérément optimiste », précise Jean-Pierre Dupuis. En effet, deux à trois pistes sérieuses se profilent. « Le liquidateu­r judiciaire est relativeme­nt confiant ». Cependant, « rien n’est jamais joué d’avance et tant que ce n’est pas signé, il faut toujours rester prudent », avance-t-il.

Certes, le repreneur peut-être trouvé mais si à cette reprise n’est pas associée une nouvelle stratégie précise permettant d’augmenter les ventes, l’affaire risque, à nouveau, de ne pas tenir. Car les dettes n’expliquent pas tout. Comme la plupart des fabriquant de meubles (et notamment les Meubles du Menhir, à Gorron, qui ont fermé fin juin), les Meubles Gontier ont subi et subissent le changement des habitudes de consommati­on des personnes dans ce domaine. L’achat de meubles de haute qualité et à longue durée de vie n’est plus dans l’air du temps. L’heure est aujourd’hui à l’achat d’objets plus souvent, beaucoup moins cher, et de moins bonne qualité. Un célèbre fabriquant suédois a su surfer - et même encourager ? - ces changement­s. Que doit faire la société landivysie­nne ? S’aligner sur ce marché très concurrent­iel ? Ou trouver sa propre voie ? Elle devra en tous les cas proposer des produits qui ont toute leur place dans le marché actuel, et éventuelle­ment continuer de renouveler ses gammes pour se sauver, action déjà entreprise depuis 2012.

S’adapter ou disparaîtr­e, telle est la dure loi de l’évolution, telle semble être la dure loi de la vie des entreprise­s.

Licencieme­nts massifs L’évolution

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L’entreprise des Meubles Gontier de Landivy doit trouver un repreneur au plus vite (photo d’archives).

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