La Cdc frappera plus fort pour l’emploi
Le conseil communautaire de la Cdc du Bocage Mayennais, mercredi soir, ne s’est pas déroulé comme d’habitude. En effet, un débat de haute volée, richement argumenté a été généré au niveau de l’emploi. Non sans mal, un compromis a pu être trouvé.
Le Bocage Mayennais comporte de nombreuses entreprises qui cherchent de la main-d’oeuvre. En face, parmi la population du Bocage et à l’extérieur se trouvent des personnes qui pourraient pourvoir ces offres. Pourtant, les bonnes rencontres tardent à se réaliser, du fait d’un déficit de communication. C’est ce qui a notamment pu être mis en évidence par la commission emploi, présidée par Jean-Claude Giraud, une commission, enviée des autres Cdc, qui a travaillé en profondeur sur le sujet.
Logements, attractivité
Pour y remédier, la Cdc a proposé de prolonger le contrat de chargé de mission emploi de Mathieu Gouirand et de le mettre à plein-temps. Elle a envisagé aussi de créer un nouveau poste du même type en contrat d’avenir. Deux personnes seraient ainsi chargées d’une mission permettant « d’améliorer l’attractivité du territoire, d’anticiper les vagues de départ à la retraite, réduire l’inadéquation entre l’offre et la demande, et proposer aux jeunes actifs de quoi se loger ».
Pour Jean-Claude Giraud, le problème est grave et nécessite une solution plus forte, plus rapide, plus ample. Mathieu Gouirand ayant déjà à oeuvrer pour le PLUI (Plan local d’urbanisme intercommunal) et le PADD (Plan d’aménagement et de développement durables), il n’aura que peu de temps à consacrer à l’emploi. Il faut frapper et plus fort et plus vite. Par ailleurs, un seul poste de plus, c’est insuffisant. « Pourquoi ne pas créer deux postes ou même plus ?, tempète-t-il. Qu’est ce que cela nous coûtera de plus ? Quasiment rien avec les aides. Surtout quand je vois certaines dépenses que nous faisons, complètement injustifiées. En 2008, le taux de chômage du Bocage Mayennais était de 2,8 %. Nous sommes à 7 % aujourd’hui. Nous avons 1 000 chômeurs. Si nous ne réagissons pas, ça va empirer. Il faut penser aux familles, aux gens qui vivent ici. Nous avons déjà eu des entreprises du Bocage Mayennais qui ont déménagé pour être plus près des autoroutes. Il ne faut pas que cela se reproduise. Je crois que nous devons arrêter de renvoyer ça à plus tard, d’attendre et encore attendre. Il y a la gestion au fil de l’eau, et la gestion par anticipation. Il faut être dans l’anticipation. Il faut agir maintenant et ne plus se renvoyer la balle les uns les autres. Si nous ne faisons rien ce soir, alors cela signifiera que la commission emploi n’a pas de véritable efficacité. Alors, je la quitterai, c’est aussi simple que ça ».
« Nous entendons cette remarque, mais nous proposons d’y aller étape par étape, progressivement », répond Bruno Lestas, président de la Cdc du Bocage Mayennais. « Nous créerons un poste en plus de celui de Mathieu Gouirand pour commencer et on verra ensuite si nous pouvons aller plus loin ».
Pendant une heure
La remarque de Jean-Claude Giraud trouve un écho parmi l’assemblée. Deux camps se forment, entre ceux qui souhaitent adopter la proposition de la Cdc telle que, et ceux qui souhaitent qu’elle soit modifiée. Pendant une heure, les arguments et les contre arguments pleuvent.
Pour Guy Ménard, le mieux est de rester prudent et de valider le point sans le modifier. « Nous avons déjà une baisse des subventions. Les tâches liées à l’emploi sont complexes. Les entreprises elles-mêmes se chargent de cette tâche de communication. Nous devons faire avec ce qu’on a ».
« Soit on s’y met pas du tout, soit on s’y met à fond, rétorque Franck Barascud, délégué communautaire. Il faut y aller à fond. Aussi, je pense qu’il est mieux d’indiquer un ou deux postes en plus dès maintenant pour ne pas se bloquer ».
Le compromis
Avant de passer au vote, Bruno Lestas intègre tout ce qui est dit et opte pour une modification du point, de façon à arriver à un compromis. « Je propose la création d’un ou deux postes supplémentaires ». Les votes ont lieu. Jean-Claude Giraud s’abstient. Les votes sont positifs. Ainsi, 2 ou 3 personnes au total s’occuperont bientôt de résoudre le problème de communication néfaste à l’emploi dans le Bocage Mayennais, au lieu d’une, comme c’était le cas jusqu’à récemment. La démarche, expérimentale, sera observée des autres Cdc, et pourra servir de source d’inspiration.
Le fil de l’eau ? L’anticipation ? La prudence