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Piéton tué : le conducteur retrouvé

Des moutons, des bovins, des cochons s’échappent régulièrem­ent d’une exploitati­on à Beauchêne. Cultures et jardins sont saccagés sans compter la présence de cadavres.

- L.L.

20 moutons dans la cour d’une maison, 40 dans une autre, 6 bovins échappés chez un voisin depuis 6 semaines, un champ de maïs ravagé par les ovins. Des cultures, arbustes ou pelouse régulièrem­ent broutés par des animaux en divagation. À Beauchêne, commune déléguée de Tinchebray Bocage, des habitants et de nombreux exploitant­s agricoles constatent les dégâts et la liste des exemples est encore bien plus longue.

Un phénomène récurrent depuis des années, mais qui semblent empirer ces derniers mois. Désormais, les riverains en plus des divagation­s, constatent la présence de cadavres. « Ce sont des chasseurs qui m’ont signalé un mouton mort dans mon champ de blé », explique Arnaud Julienne, exploitant agricole concerné par les divagation­s régulières dans ces cultures. Et il n’est pas le seul. « Ce qui nous inquiète, ce sont aussi les maladies, comme la tuberculos­e », poursuiven­t cinq autres exploitant­s agricoles qui se sont réunis, mardi à Beauchêne et qui envisageai­ent de déposer plainte pour tenter de trouver une solution.

La direction des services vétérinair­es a été alertée de la situation. En novembre dernier, (voir notre édition du 1er décembre), une pétition avait recueilli une soixantain­e de signatures. « Je l’ai adressée à l’exploitant et à la sous-préfecture », détaille le maire délégué de Beauchêne, Claude Pigault.

Procès-verbal et mise en demeure

La DSV a mis en demeure l’exploitant incriminé de faire enlever les cadavres d’animaux et de revoir ses clôtures. Les inspecteur­s avaient également dressé un procès-verbal de 1 500 €. Si le délai accordé courait jusqu’au 20 janvier, mardi 23, les clôtures n’étaient toujours pas refaites et de nouveaux cadavres d’animaux étaient présents. « Il faut que cela bouge, que les clôtures soient refaites » demandent exploitant­s et riverains.

« Il y a un léger problème qu’on est en train de résoudre sans embêter personne », répond l’éleveur par ailleurs artisan-boucher en région parisienne. « On n’est pas tout blanc mais on n’est pas tout noir non plus. On ne plaît pas à tout le monde, certains ont beaucoup à balayer devant leur porte », poursuit JeanFranço­is Hardouin. « On a commencé à mettre du grillage, d’autre va arriver mais on ne peut pas tout faire d’un coup de baguette magique ». En bordure de la route départemen­tale, Flers-Ger, là encore, les clôtures inquiètent le maire de la commune et les riverains. « Souvent des automobili­stes signalent la présence d’animaux… » « Route de Ger, c’est prévu » répond encore Jean-François Hardouin. « Une entreprise devait venir refaire la clôture mais elle n’est jamais venue… ».

Nouvelles actions

De nouveau alertés, les services de l’Etat ont programmé une réunion, hier matin, en mairie de Beauchêne pour coordonner ses pouvoirs de police et ceux de la municipali­té. Un arrêté municipal devait être pris « pour désigner un lieu de dépôt des animaux ». En quelque sorte, un lieu où pourraient être

« Un léger problème »

stockés les animaux divagants.

Riverains et exploitant­s espèrent voir rapidement le bout du tunnel. En mars prochain, les semis de blé auront repris leur croissance et des animaux divagants pourraient ruiner les récoltes, quant à la circulatio­n, des animaux en divagation pourraient occasionne­r des accidents. « On n’a été un peu dépassé mais on va régler cela », conclut Jean-François Hardouin. « Reste à savoir quand » répondent les habitants de Beauchêne concernés.

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