La prudence d’abord, l’ambition ensuite
Mercredi soir, en conseil communautaire, le principal point à l’ordre du jour était le débat d’orientation budgétaire. La question était : comment bien investir l’argent du contribuable ? L’échange, bien nourri, en a déclenché un autre, sur l’attractivité
Débat d’orientation budgétaire. « En 2017, nous aurons une gestion permettant de maintenir notre bon niveau de service, tout en investissant, avec l’atelier Relais Cousin Lecompte et les pôles santé. Nous ferons avec nos moyens, et continuerons de faire les économies que nous faisions »,a résumé Bruno Lestas, président de la Cdc du Bocage Mayennais, à la fin de l’annonce des chiffres du débat d’orientation budgétaire.
Le départ des jeunes
La gestion présente l’avantage de ne générer aucune augmentation des recettes fiscales. C’est « une gestion prudente », dit-il. Mais, « quoi de plus normal en rapport avec la conjoncture actuelle, avec les élections, les changements de gouvernances qui nous attendent ? Nous ne savons pas quelles décisions vont être prises par ceux qui seront au pouvoir ».
En réaction à ce débat, JeanClaude Girault, vice président de la commission emploi, est intervenu. « En 2016, déjà, on manquait d’ambition. Et là, à la lecture de l’argent alloué aux différentes compétences, je constate que nous arrivons à la même chose. Je réitère donc ma demande de l’an dernier. Il faut une réflexion compétence par compétence, sur les recettes et les dépenses, pour d’ici une échéance de 3 à 5 ans connaître toutes les évolutions financières. Et dégager de possibles inflexions sur le budget. Vous n’êtes pas sans savoir que les choses ont beaucoup changé. En 15 ans, il y a 30 % de jeunes de moins de 30 ans en moins sur le bocage ! Il y a des progrès sur l’attractivité à faire. J’invite donc les commissions à utiliser l’année 2017 pour réfléchir afin de ne pas avoir encore une fois à reconduire en 2018 le budget de 2017 ! »
Métropole
« J’entends bien cette remarque », conclut Bruno Lestas. « Mais c’est un peu ce que nous avons prévu ». Le débat d’orientation budgétaire se clôt donc sur la nécessité de bien analyser les comptes afin d’adopter un programme plus ambitieux les années suivantes.
Attractivité. Le précèdent débat a amené les élus à réfléchir sur les moyens d’améliorer l’attractivité du territoire. « Beaucoup de personnes, notamment des jeunes partent vers les métropoles », lance Delphine Pellerin, déléguée communautaire. « Nous savons que nous perdons des habitants et des emplois. Mais, en faisonsnous assez pour y remédier ? Sommes-nous allés voir ce qui se faisait ailleurs ? Notre territoire à des atouts. À nous d’en tirer parti ».
« Bien sûr que notre territoire à des atouts ! », répond Bruno Lestas. « Mais la condition principale pour que les gens restent, c’est l’emploi. Or, nous faisons déjà ce que nous pouvons pour ça ! ». Le président de la Cdc cite en exemple les diverses démarches permettant aux entreprises de se connaître les unes les autres, de communiquer, de lancer des projets communs, de publier les offres de stages dans le catalogue des stages (dont le dernier est sorti récemment, en janvier 2017). Pour autant, l’attractivité d’un territoire repose aussi sur bien d’autres domaines. Le tourisme, notamment. JeanClaude Girault émet des suggestions concernant le Jardin des Renaudies.
Une image à valoriser
« Pour rentabiliser le site et le rendre plus attractif, il faudrait arriver à 25 000 visiteurs annuels. Nous devrions donc, par exemple, en plus d’autres actions, organiser 3 à 4 manifestations par an de grande envergure, type fête des citrouilles ».
En matière d’attractivité, les services jouent également leur rôle. À ce sujet, le Bocage Mayennais est plutôt bien pourvu. Mais il y a également l’image que les habitants eux-mêmes sont capables de véhiculer. Un territoire dont on parle en bien multipliera ses chances d’être attractif. L’inverse est également vrai. « Les habitants sont les premiers promoteurs du territoire », conclut Jean-Marc Allain, vice président et maire de Gorron, sur ce point. « C’est donc à nous, élus, de provoquer cette dynamique ». La remarque a semblé remporter l’adhésion de toute l’assemblée.