Le Publicateur Libre

947. La piqueune à la mére Touchard

C’est bin histouère de bavasseu un p’tit qua

- Par Bernard Desgrippes

- Dis Victor, parait qu’la subite à la mére Touchard o s’reut vendue. C’est t-i Dieu possibe ?

- Core un beugaud qui creut qu’à la campeugne tout t-est bin et qu’on n’a tout pour rin !

- Ouais, et t’as vu les travaux qu’ya à feure là-d’dans ? Ma j’t’aureus mis c’te vieuille piqueune par terre, ça n’senteut qu’ça ! C’est tout p’tit, ya pas d’piace ! Va falleu qu’i seut bâti un bout rabattu pour feure eune cuisine et core un n’aute pour les commoditeu­s pace que la mére Touchard alleut core feure ses p’tites commission­s au fond du courti, comme dans l’ancien temps !

- L’gâs à la mére Touchard qu’a vendu c’te masure, il est pus malin que je n’pensais.

- Pourtant i feut point fin comme ça, à l’vé.

- Faut pas toujous s’fieu aux z’apparences, la preuve. Enfin, on n’aura un nouviau veusin. S’ra t-i pus feusant qu’la mére ? On veurra bin !

- Victor, il semble que la maison où habitait la mère Touchard soit vendue. Est-ce possible ?

- Encore quelqu’un qui croit que tout est bien à la campagne et que l’on a tout pour rien !

- Et tu as vu tous les travaux qu’il ya à faire ? J’aurais abattu cette maison, elle est toute petite. Il va falloir construire une pièce pour la cuisine et une autre pour les toilettes, parce que la mère Touchard allait toujours au fond du jardin, comme dans le temps !

- Le fils Touchard est malin, il a bien fait de vendre.

- Pourtant il n’a pas l’air finaud.

Il ne faut pas toujours se fier aux apparences. Enfin, nous aurons de nouveaux voisins. Seront-ils aussi aimables que la mère Touchard, nous verrons bien !

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