Carross’industries reprend la construction d’ambulances
Après la faillite d’ATSV qui avait succédé à Carross’ambulance créé par Michel Rouzier, l’atelier, avec ses onze salariés, a été repris in extremis.
Laurent Anjay, l’un des principaux actionnaires, président de la SAS Carross’industries, qualifie de « rocambolesque » la façon dont s’est déroulée la procédure de reprise. « On est allé de surprise en surprise. Nous avons d’abord appris que les deux autres repreneurs éventuels n’avaient pas déposé de dossier et nous nous sommes retrouvés seuls en lice. À la première audience du tribunal de commerce, nous avions fait une proposition avec deux conditions suspensives : un prêt de 80 000 € de la banque et la véracité du carnet de commandes avec 15 véhicules. Le prêt ayant été refusé, nous n’avons pas levé les conditions suspensives et notre offre était irrecevable ».
Nouvel actionnaire
Aussitôt, les délégués du personnel l’appellent, ainsi que le commissaire au redressement productif, M. Ouarraou qui a organisé un nouveau tour de table avec les acteurs. « L’arrivée d’un nouvel actionnaire, Fabrice Bouyer, avec 50 000 € de trésorerie, a débloqué la situation ». Le capital de l’entreprise est détenu par Laurent Anjay à 35 %, Fabrice Bouyer à 35 %, Jean Froment-Meurice à 20 % et Les 15 % restants sont partagés entre cinq salariés.
C’est la nouveauté, avec un engagement des délégués CFDT très important, jugé « décisif » par El Houcine Ouarraou qui déclarait : « Il y a eu une véritable volonté des salariés de sauver leur entreprise. Les délégués ont été actifs et efficaces avec les différentes instances. Ce n’était pas évident, c’était comme être dans une tornade et vous avez su faire comprendre à vos collègues les enjeux ».
Un véritable hommage rendu par le commissaire au redressement productif. « Grâce à votre acharnement, une page se tourne, vous repartez avec une dynamique rassurante. C’est une belle histoire qui commence avec un vrai savoir-faire, une expertise, une qualité reconnue au niveau national. Le projet préserve tous les salariés dans une perspective de croissance et de recrutement. Quand viendra la deuxième phase, avec des investissements, nous allons vous soutenir ».
Arnaud Lecadre et Yohann Julien, délégués syndicaux se qualifiaient de « salariés combattants. Toute l’énergie utilisée dans la procédure, on va maintenant pouvoir la consacrer à reconstruire de l’ambulance ». Les clients étaient invités à une visite commentée par des salariés représentants des divers corps de métier de l’atelier : tôlier, menuisier, électricien et magasinier.