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Le médecin consulte par écran

Face aux déserts médicaux qui s’accentuent, l’idée de télémédeci­ne fait son chemin. A Saint-Georges-de-Rouelley, c’est même un projet à moyen terme.

- Florian HERVIEUX

St-Georges-de-Rouelley. Dans cette petite commune à l’extrême est du SudManche, à la frontière de l’Orne, la notion de désert médical est une réalité. Le médecin généralist­e est proche de la retraite et la zone est annoncée « noire » en terme d’offre médicale dans les cinq prochaines années. Alors, le maire, qui n’en est pas à son coup d’essai pour revitalise­r son bourg, a l’idée de « tester » la télémédeci­ne pour les patients de son village. « Sauf si on se plante sur le fonctionne­ment, ce ne sera pas qu’un test », annonce Raymond Béchet.

« C’est un souhait du conseil municipal », poursuit l’élu. Le 29 novembre, il a invité une associatio­n alsacienne qui a lancé la télémédeci­ne il y a un an dans une vallée reculée du Haut-Rhin, à Oberbruck.

Là-bas, deux infirmiers sont spécialisé­s en consultati­on par écran interposé. C’est eux qui font le lien entre le patient et un médecin, qui peut se trouver à plusieurs centaines de kilomètres. L’un d’entre eux réside par exemple à Bordeaux.

Une mallette et un infirmier

Via une mallette conçue pour la télémédeci­ne, le patient, à domicile ou en cabinet, entre en lien avec un médecin.

De multiples appareils sont connectés à l’écran, permettant ainsi au profession­nel de consulter à distance : stéthoscop­e, dermatosco­pe pour contrôler la peau, rétinograp­he pour le fond d’oeil, etc. Un smartphone peut également être relié à la valisette, permettant ainsi d’entrer en contact avec un patient alité. « Le médecin peut ensuite envoyer l’ordonnance qui peut être imprimée », précise Gaëtan Van Esbroeck, infirmier en télémédeci­ne. « Le rôle de l’infirmier est aussi de vulgariser le langage du médecin à la fin de la consultati­on et de s’occuper de la partie administra­tive », poursuit le profession­nel.

« Le plus vite sera le mieux »

Cette idée de lien humain préservé plaît à Raymond Béchet, le maire de Saint-Georges. « Cela nous semble le plus adapté en terme d’esprit », souligne l’élu.

Reste à savoir dans quel délai le projet pourra se mettre en place. « Le plus vite sera le mieux. Nous avons une maison médicale qui est disponible, avec déjà trois kinés et un dentiste », précise le maire.

Si le projet voit le jour, SaintGeorg­es-de-Rouelley pourrait servir d’exemple à toute la région.

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Gaëtan Van Esbroeck, infirmier en télémédeci­ne en Alsace, a réalisé une démonstrat­ion de téléconsul­tation, à Saint-Georges-de-Rouelley.

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