« C’était un homme exceptionnellement fédérateur »
Gorronnais, Philippe Roche est le gérant des transports Roche. Il est également grand admirateur de Johnny Hallyday. La nouvelle de sa disparition l’a profondément ému. Entretien.
Comment avez-vous appris la mort de Johnny Hallyday ?
La semaine précédente, on savait que c’était la fin. Il avait eu des complications respiratoires. Donc, nous nous y attendions un peu. Mais, je l’ai appris vers 4 h 30 du matin, mercredi, par un SMS que l’on m’a envoyé. J’en ai reçu 75 autres par la suite, dans la journée. Entre fans, on se disait toujours que Johnny allait encore une fois se redresser, qu’il n’allait pas mourir. Il avait déjà survécu à tant de crises par le passé, dont une maladie dépressive. Mais si : finalement, la mort a cette fois été plus forte.
À quand remonte votre admiration pour l’idole des jeunes ?
C’était en 1984. J’ai assisté à un premier concert, et j’ai été subjugué par la richesse du spectacle, l’intensité du show. C’était lors de sa fameuse tournée où il arrivait dans une main. Inoubliable. Personne à part lui ne donnait ça, une dimension comme ça, si ce n’est peut-être Mylène Farmer. Il y avait des motos sur la scène, des décors superbes. Par la suite, je suis allé à au moins 25 de ses concerts, de 1984 à 2015.
Je constatais chaque fois que ses concerts réunissaient toutes les générations, et toutes les classes sociales, que l’on soit riche ou pauvre, ou que l’on ait 7 ou 77 ans. Doté d’un charisme incroyable, Johnny était un homme exceptionnellement fédérateur. Et je trouve que les mots de Michel Drucker, le concernant, lors de la cérémonie d’hommage, étaient justes. Il disait qu’avec la vie qu’il a eue, Johnny avait tout eu pour perdre son côté simple, gentil, humble. Pourtant, il avait su totalement les garder, ces qualités-là. Et ça, dans le milieu du show-business, c’est très rare.
Comment ressentez-vous sa disparition ?
C’est triste, c’est vrai, et j’aurai bien aimé qu’il soit encore des nôtres. Mais, c’est ainsi. Je n’ai pas pu aller à la cérémonie d’hommage à Paris, samedi dernier, mais j’avais un important dîner prévu de longue date, ce jour-là, et je ne pouvais pas me décommander.
Avez-vous pu échanger quelques mots avec lui ?
Non, et je le regrette. La fois où nous étions au plus près de Johnny Hallyday, c’était à Nantes, en 2006. Nous étions dans un carré VIP et il était à 10 ou 15 mètres. J’avais espéré à ce moment-là, échanger quelques mots avec lui mais ça n’a pas pu se faire.
Chantez-vous ou imitezvous Johnny, de temps en temps ?
Oui. Mes amis me demandent parfois si je ne peux pas chanter quelques chansons de lui, en soirée. Je le fais avec joie ! J’ajouterai que si j’aime beaucoup Johnny, c’est clair, je sais qu’il y a des fans qui sont encore plus intéressés par leur idole que moi, qui collectionnent tout de lui, qui vont jusqu’à créer une pièce qui lui est dédiée. Je ne vais pas jusque-là.
Le mot de la fin ?
Johnny restera pour moi un chanteur majeur de la chanson française qui traversera le temps, qui aura interprété avec une voix magnifique des centaines de chansons, dont deux qui sont et resteront, pour moi, parmi les meilleures, Que je t’aime, et Requiem pour un fou.