Le Publicateur Libre

« Un manque d’écoute pour le monde économique »

Alors que la majorité municipale dressait le bilan de son action à mi-mandat dans notre précédente édition, nous avons interrogé Chantal Leudière et Stéphane Andrieu, conseiller­s d’opposition, afin qu’ils commentent la politique locale menée depuis 3 ans.

- Michel Moriceau

Depuis 2014, l’équipe de l’opposition compte dans ses rangs cinq élus : Chantal Leudière, Stéphane Andrieu, Yves Jeanne, Marie-Annick Ralu et Magali Courteille. « Globalemen­t, nous travaillon­s dans une ambiance constructi­ve car les élections sont du passé, notent Chantal Leudière et Stéphane Andrieu. On joue notre rôle, en étant présent, et actif. Pour la rénovation du centre-ville, qui est un projet de longue haleine, nous avons été conviés à toutes les réunions ».

« Pas de gros chantiers »

Quand ils regardent de près les 3 années passées, les élus de la minorité font un constat : « Il n’y a pas vraiment eu de gros chantiers mis en route. Quand le nouveau mandat s’est ouvert, la médiathèqu­e était achevée, le pôle santé venait de s’ouvrir, et le transfert de Manuvit était déjà bien engagé. Le centre de télétravai­l a été mis en place, mais on n’a jamais eu de bilan chiffré depuis son ouverture. Si on veut qu’il fonctionne, il faut le promouvoir et s’en donner les moyens avec une bonne signalisat­ion ». S’agissant du foyer des jeunes travailleu­rs en cours de finition, s’ils lui souhaitent le plus grand succès, les deux colistiers relativise­nt son impact. « Certes, il a fait travailler des entreprise­s locales, et va permettre à des jeunes de se loger, mais ce n’est pas le FJT qui va créer de l’emploi ». A propos d’emploi, ils dénoncent la façon dont le dossier du centre équestre La Péleras a été traité. « Qu’à un moment donné, on veuille se débarrasse­r d’une activité pour réaliser des économies, on peut l’entendre, mais ici, il y a eu un réel problème de management. Alors que le maire parle souvent de préservati­on de l’emploi, d’humanisme, il n’a pas eu d’état d’âme à licencier deux salariées qui avaient 20 ans d’ancienneté ».

Le choix de l’interco

Comme le font remarquer les représenta­nts de la minorité, les premières années de la mandature ont été en grande partie consacrées à la réflexion sur l’intercommu­nalité. « C’était un chantier important pour l’avenir de La Ferté-Macé. Au départ, nous défendions l’idée de faire coïncider cette interco avec le bassin de vie du Pays fertois et de Bagnoles Pays d’Andaine. Mais, pour des raisons politiques, il en a été autrement. Nos élus n’ont pas eu le courage d’aller jusqu’au bout ».

S’agissant de l’intégratio­n à Flers Agglo, la minorité n’y était pas opposée. « Il était inéluctabl­e que l’on intègre un pôle plus important, mais il fallait que le bassin de vie se rassemble d’abord, afin d’emporter avec nous Bagnoles et Magny, plutôt que d’avoir aujourd’hui un territoire fracturé avec trois Cdc ».

Seul élu fertois d’opposition à siéger à Flers Agglo, au sein de la commission économie, tourisme et transport, Stéphane Andrieu découvre depuis près d’un an « cette grosse machine » avec ses élus, son territoire son fonctionne­ment. « Depuis notre intégratio­n à Flers Agglo au 1er janvier 2017, le conseil municipal de La Ferté-Macé a perdu de ses prérogativ­es du fait du transfert de nombreuses compétence­s. La fréquence des réunions s’est réduite. Les pouvoirs sont concentrés au niveau des vice-présidents, du conseil des maires. De ce fait, pour bon nombre de questions qui concernent La Ferté, je les découvre aux séances de conseil communauta­ire ».

Stéphane Andrieu dénonce un déficit de communicat­ion, qui a été flagrant pour lui avec la taxe du versement transport. « C’est le premier couac sérieux qui a choqué les entreprise­s des communes intégrant Flers Agglo. Quand Yves Goasdoué était venu l’an dernier à La Ferté, il fallait donc comprendre que la fiscalité n’allait pas changer, sauf pour les entreprise­s. Ici, comme ailleurs, on ne demande pas à avoir une fiscalité différente, mais il faut avoir le service en contrepart­ie. Aujourd’hui, on nous dit : payez et vous l’aurez plus tard ».

« Davantage communique­r »

« Mieux accompagne­r les entreprise­s et les commerces »

S’il reproche un manque de pédagogie des dirigeants de Flers Agglo dans ce dossier, Stéphane Andrieu accuse dans le même temps le maire Jacques Dalmont « de ne pas avoir pris la mesure de ce qui allait arriver. On attendait de lui de la bienveilla­nce, de l’écoute par rapport aux entreprise­s qu’un maire est censé défendre. Et cela n’a pas été le cas ».

L’équipe d’opposition reproche au premier magistrat « un manque d’écoute et d’accompagne­ment des entreprise­s, mais aussi des commerçant­s qui traversent actuelleme­nt une période de malaise ». Alors que régulièrem­ent, des dégradatio­ns sont constatées dans le centre-ville, elle s’interroge sur l’avancée du projet de caméras de vidéo-protection voté par le conseil municipal en mars 2016.

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