La charcuterie Thiol condamnée
Georges Thiol, patron de la charcuterie Thiol, a été condamné la semaine à Laval pour tromperie sur la marchandise vendue de très grande ampleur. Pour faire des économies, il aurait utilisé des dizaines de produits de substitutions.
Il y a un peu moins d’un an, le mardi 7 février 2017, les gendarmes réalisaient une perquisition à la charcuterie Thiol. Plusieurs dizaines de gendarmes étaient venues sur les lieux pour vérifier les documents de la charcuterie, où une centaine de personnes sont employées.
L’enquête commencée l’an dernier
Des témoins avaient déclaré que le charcutier effectuait des tromperies sur les ingrédients utilisés dans les spécialités vendues. Les gendarmes sont donc venus pour enquêter.
Aujourd’hui, l’enquête a été terminée, et les accusations formulées se sont révélées exactes. Le responsable est Georges Thiol, directeur de l’entreprise. Il a, sur les étiquettes des produits vendus, inscrit des informations qui n’étaient pas exactes.
L’affaire était jugée au tribunal de Laval, la semaine dernière. Sur les 500 produits différents fabriqués, plus de 60 comportaient des non-conformités, la tromperie portant à la fois sur la quantité et sur la qualité des ingrédients utilisés. L’ampleur s’est avérée très importante, puisque le charcutier avait pris l’habitude de prendre des produits de substitution. Les ingrédients les plus onéreux étaient remplacés par d’autres, moins chers, sans modification de l’étiquette ou du prix. Les consommateurs étaient dupés. Parfois, l’ingrédient était mis dans la préparation mais pas dans la proportion annoncée. A titre d’exemple, les truffes de France pouvaient être remplacée par des truffes de Chine, de même, de la cervelle de porc pouvait être utilisée dans les rillettes d’oies.
La perquisition de février dernier a aussi permis de recueillir de nombreux témoignages parmi la centaine de salariés de la charcuterie. Il leur a été demandé de s’exprimer sur la personnalité de Georges Thiol. Au tribunal, beaucoup en ont parlé comme quelqu’un qui n’en « faisait qu’à sa tête », certains allant jusqu’à dire qu’il s’agissait « d’un tyran qui maintenait la pression », et « qui n’écoutait personne ».
Dès les débuts, le risque sanitaire n’était pas présent, et il n’a pas été confirmé par la suite. Les faits sont donc bien ceux de tromperie sur la marchandise, et uniquement ceux-là. Le vice-procureur, à l’audience, a demandé une condamnation à 70 joursamendes de 1 000 €. Le tribunal a suivi ces recommandations.
Suite à cette affaire, le préfet de la Mayenne a décidé de suspendre l’agrément sanitaire de l’entreprise Thiol. À compter de sa notification, la suspension de l’agrément sanitaire empêche l’entreprise de commercialiser des denrées alimentaires à tous les établissements agréés et les commerces de détail (notamment la grande distribution et la restauration collective), ainsi que toute exportation.
L’absence de réponses satisfaisantes apportées par le dirigeant de l’entreprise aux questions relatives au dossier d’agrément sanitaire, malgré plusieurs relances opérées depuis plus d’un an, ainsi que les dysfonctionnements dans les procédures de traçabilité justifient cette suspension. Le dirigeant est seul responsable des conséquences de cette décision préfectorale sur l’activité de son entreprise. La levée de la mesure de suspension est subordonnée à la mise en conformité complète du dossier d’agrément. À défaut, l’agrément sera retiré à l’issue du délai de 3 mois.
L’affaire porte aujourd’hui un coup dur à la charcuterie Georges Thiol, ancienne, et de forte notoriété à Mayenne. Sa réputation pourrait s’en trouver fortement ternie.
Agrément sanitaire