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5 jours de blocage « pour davantage de moyens »

Après quatre jours de blocage « partiel », les surveillan­ts du centre pénitentia­ire d’Alençon-Condé ont durci leur mouvement, lundi 22 janvier, en procédant au blocage total des accès. Seuls le directeur et son adjointe ont pu entrer dans l’établissem­ent.

- Karina PUJEOLLE

Alençon-Condé. « Il est impératif de maintenir la pression tous les jours tant que des garanties sur les revendicat­ions légitimes des personnels ne sont pas prises en compte ! »

Pour ces raisons, les surveillan­ts du centre pénitentia­ire d’Alençon-Condé ont repris leur blocage des accès de l’établissem­ent jeudi 18 janvier à 6 h. Sans banderoles syndicales cette fois. « On veut marquer notre unité dans ce mouvement », explique Alassane Sall de FO-Pénitentia­ire.

Piquet dès 5 h 30, lundi

Ils avaient déjà répondu à l’appel national FO-CGT-Ufap, lundi 15 janvier dès 6 h, et l’avaient reconduit mardi. « On a marqué une pause mercredi parce qu’onze surveillan­ts ont été sanctionné­s », confie un délégué syndical. Néanmoins, le mouvement a repris jeudi « parce qu’on veut les mêmes mesures que celles accordées par la ministre à l’établissem­ent de Vendin-le-Vieil. Le centre pénitentia­ire d’Alençon-Condé est sa jumelle ! »

Leurs revendicat­ions portent sur des renforts d’effectifs, la formation initiale et continue, la réforme législativ­e, l’équipement des futurs Quartiers d’évaluation et de prise en charge de la radicalisa­tion (QER et QPR), la dotation en équipement­s adaptés et le développem­ent des brigades cynotechni­ques.

Dans la foulée, les surveillan­ts pénitentia­ires souhaitent une revalorisa­tion de leur statut et de leurs salaires.

Vendredi 19 janvier, ils étaient encore une trentaine de surveillan­ts pénitentia­ires mobilisés dès 6 h. Pour bloquer les accès de l’établissem­ent mais pas les parloirs « pour ne pas générer de tensions à l’intérieur comme à l’extérieur ». Leurs revendicat­ions restaient identiques. « Et nous attendons un signal fort de l’administra­tion », précisaien­t-ils avant d’abandonner le mouvement en début de week-end.

Dimanche 21 janvier, après la première propositio­n d’accord de la Ministre (1 100 emplois sur 4 ans, regroupeme­nts des détenus sensibles sur une ou deux unités de vie sur un ou deux établissem­ents de chaque direction interrégio­nale, abrogation de la note sur la gestion des heures supplément­aires), les syndicats Ufap et CGT ont appelé «à transforme­r la mobilisati­on en assemblée générale » dès lundi 22 janvier. Mais pas Force Ouvrière qui a, lui, dressé le « piquet » dès 5 h 30 à l’entrée de la centrale alençonnai­se.

« Une vaste blague ! »

« Et cette fois, on bloque totalement ! », assuraient les manifestan­ts. « Jusqu’à présent, on autorisait le relais des équipes de nuit et du jour et l’entrée des cadres et officiers. Ce lundi, seuls le directeur et son adjointe sont entrés », confiaient-ils.

Parce que, selon Force Ouvrière, « aucune promesse n’a été tenue sur de nouveaux moyens de défense en détention ! On nous parle d’emplois sur quatre ans mais nous n’arriverons pas à les combler ! Ce qui engendre encore plus de rappels, pour être encore plus corvéables à merci ! Comment peut-on accepter de pareilles mesures au regard des dernières tentatives d’assassinat­s, d’agressions violentes et de menaces avec une mobilisati­on aussi forte sans une véritable réforme statutaire, des moyens de défense assurant la sécurité des personnels et surtout sans aucune revalorisa­tion indemnitai­re ? »

Si l’UFAP et la CGT appellent « à ne plus se mobiliser et à accepter ce protocole », FO « refuse cette vaste blague ! Les personnels n’ont pas mouillé autant le maillot depuis une semaine pour autant de bêtises et d’absurdité ! Les personnels ne vont pas s’y retrouver et rester dans le marasme dans lequel nous sommes tous ! Le combat doit continuer pour aller bien plus loin ! ».

Après trois mises en demeure de la Police, lundi 22 janvier peu avant 11 h, les manifestan­ts ont répondu en chantant la Marseillai­se. Retranchés derrière un barrage de pneus, à l’entrée du centre pénitentia­ire, les surveillan­ts n’entendaien­t pas bouger. Et se disaient prêts à faire face à toute interventi­on des forces de l’ordre…

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