Ses enfants en parlent…

« Notre père était un homme, qui ne parlait pas trop de son vécu de déporté au camp de Dachau, indiquent les enfants Michel et Philippe. Toutefois, lorsque nous étions âgés respectivement de 9 et 13 ans, papa nous a emmenés visiter le camp, pas dans le but de nous raconter ce qu’il avait subi mais plus par devoir de mémoire ». Ils décrivent un portrait positif de leur père. « Papa était un homme souriant, disponible tant dans son engagement auprès de ses camarades, que de sa famille. Il était de nature enjouée, l’oeil pétillant mais de tempérament discret ». Quelques souvenirs leur reviennent à l’esprit « quand nous étions adolescents, papa nous a raconté une anecdote qui, compte tenu des conditions de détention lui a permis de tenir le coup. Quand lui et un de ses camarades avaient la chance de pouvoir prolonger leur vie, ils allaient à l’infirmerie. Il est même arrivé qu’ils aient à se cacher dans une sorte de remise et de s’allonger sur des sacs de ciment, car celuici par réaction chimique dégage de la chaleur, cela leur permettait de se réchauffer provisoirement ». Clément Létissier a oeuvré toute sa vie à la reconnaissance « depuis sa libération et celle de ses camarades d’Ambrières le 29 avril 1945. Papa s’est toujours investi à faire reconnaître les anciens combattants, pour leur participation à la résistance et surtout afin de ne pas oublier. Il assistait à toutes les cérémonies officielles et locales ». Pour conclure, « papa ne nous a jamais éduqués dans la haine des Allemands ni même d’une autre nationalité. Notre famille que ce soit nous, nos enfants et ses arrières petits-enfants, sommes tous très fiers de ce qu’il était et de ce qu’il a fait et le serons toujours ! ».