4000 « douglas de Carrouges »
C’était le rêve du père, la promesse du fils. Le douglas carrougien va croître à côté de la hétraie normande, au Monthard.
Il y a trois ans, Jean-Claude Gautier faisait appel aux élagueurs de la Maison familiale rurale de Pointel pour cueillir des cônes de sapins Douglas dans une parcelle qui avait été homologuée par son père aux Clairets, sur Chahains.
Les graines ont été certifiées sous l’appellation « Douglas de Carrouges » avant d’être emportées sous scellés à Gilles Filmont, pépiniériste près de Falaise. Trois ans après, les petits plants, élevés sans intrant chimique, mesurent une bonne vingtaine de centimètres et ont été livrés racines nues.
Le sylviculteur a fait de nouvel appel à la MFR de Pointel pour planter 4000 Douglas de Carrouges. Sept stagiaires adultes qui préparent un BPA en travaux forestier sous la houlette de Jérôme Lecomte sont à l’oeuvre. « Nous avons d’abord fait le jalonnement à 830 tiges par hectare pour la plus grande parcelle et à 1100 tiges par hectare sur une petite parcelle à titre d’expérimentation. Les plants sont habillés, c’est-à-dire qu’on raccourcit les racines, ils sont ensuite insérés dans la terre qu’on tasse avec les pieds tout simplement ».
Sentier piétonnier
C’est une expérience grandeur nature pour eux, 35 heures en cinq jours, avec des conditions météorologiques qui décourageraient ceux qui n’auraient pas la vocation.
Le terrain a été préalablement scarifié à une profondeur de 40 à 60 cm par Rémy Lambert, de Tanville. « La terre n’a pas été retournée, explique JeanClaude Gautier, mais aérée, débarrassée des ronces, des fougères et autres rhizomes. Les premières plantes qui pousseront seront les genêts, une excellente protection contre les intempéries et aussi qui rendent les plants moins accessibles aux chevreuils. »
Jean-Claude Gautier avait invité Valérie Chesnel, maire de Saint-Martin l’Aiguillon : « Je ne connaissais rien de la forêt avant de connaître Jean-Claude Gautier et c’est fou tout ce que j’ai appris avec lui ».
Le sylviculteur a en projet de créer « un sentier piétonnier sur le site pour faire découvrir aux gens d’ici l’activité forestière en même temps que le plaisir de s’oxygéner ».