Le Républicain (Lot-et-Garonne)

Il donne une nouvelle vie aux livres délaissés

Pour occuper sa retraite Michel Lafargue transforme les vieux livres en véritables objets d’art, personnali­sés à la demande.

- • B. L.

Ce samedi 20 avril, le Réolais d’origine était l’invité de l’associatio­n Cultur’Ailes dans les locaux de la bibliothèq­ue de Cocumont pour une démonstrat­ion plutôt étonnante.

Michel Lafargue redonne vie aux pages des livres délaissés en les transforma­nt en délicats petits tableaux représenta­nt pour la plupart des portraits en relief.

« On a tous plus ou moins vu ces vieux livres découpés et transformé­s en hérisson pour en faire une sorte de trieur de courrier, photos, nous conte Michel. C’est ce que j’ai commencé à faire, et ça se vendait bien ! Mais je me suis lassé de ça, trop facile trop ordinaire. Alors j’ai regardé sur internet et j’ai trouvé des méthodes de livres pliés. Ça a marché aussi, il y avait de chouettes modèles que je faisais avec des patrons que je télécharge­ais. »

Là encore la routine et la facilité ont vite poussé le passionné vers des réalisatio­n plus évoluées. Après le simple pliage des pages, le passage au pliage découpage lui ouvre alors la voie vers la création de petits chefs d’oeuvres qui font maintenant l’admiration de tous.

« Toujours sur internet, j’ai trouvé cette méthode avec les patrons que j’imprimais. D’abord ce fut le portrait de Georges Brassens que j’ai fait en nombre. Ah j’en ai vendu beaucoup car il avait du succès ! »

Avec une pratique de plus en plus assurée conjuguée à une passion croissante, il n’en fallait pas plus à Michel pour passer à l’étape ultime : réaliser lui-même ses patrons. Après pas mal de tâtonnemen­ts et d’essais, la maîtrise est parfaiteme­nt assurée et le résultat est là. Travail sur le portait d’un personnage connu ou bien sur un particulie­r, la technique est parfaiteme­nt assurée. « À partir d’une photo transformé­e en noir et blanc puis travaillée sur le contraste, j’imprime alors ce patron sur du papier millimétré. Millimètre par millimètre, ce sont mes repères pour chaque page du livre que je découpe selon une bande. Le petit morceau découpé est replié ou laissé selon le blanc ou le noir de la photo. Et je pratique selon deux méthodes possibles : le portrait en creux ou en relief. »

Les gains de la vente pour le Téléthon

Portrait de Victor Hugo,

Coluche, Baudelaire, d’un chat, d’un golfeur en action, ou pour ajouter de la difficulté à la difficulté, Michel Lafargue montre même ces cinq livres rangés côte à côte avec un tableau en cinq parties en continuité l’une de l’autre sur chaque livre.

Un véritable travail de patience, évident quand on voit tous ces livres uniques exposés dans la bibliothèq­ue autour de Michel Lafargue qui tout en découpant minutieuse­ment, explicite avec humilité sa technique. « Quand j’ai fait 30 pages, je m’arrête et je reprends un peu plus tard. Un livre nécessite une douzaine d’heures de travail. J’en fais environ un par semaine ou deux s’il y a de la commande. C’est une bonne idée de cadeau, j’ai pas mal de commandes, par exemple sur les lieux où je les laisse en exposition. » Passion, humilité et générosité quand on apprend que Michel n’en fait pas commerce pour lui-même : la totalité des gains de la vente de ces petits bijoux est reversée au Téléthon par l’intermédia­ire de l’Associatio­n Anim’ Réolais.

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Michel Lafargue a expliqué sa technique lors de son passage au sein de l’associatio­n Cultur’Ailes.
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Des résultats bluffants.
 ?? ?? Un travail de patience...
Un travail de patience...

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