Le Républicain (Sud-Gironde)

Il était une fois les Boeufs Gras

Tradition ancestrale, vieille de sept siècles, la fête des Boeufs Gras est due à un contrat entre l’Eglise et Edouard Ier, roi d’Angleterre et duc d’Aquitaine.

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Je ne serai pas au bureau, « jeudi... » Cette phrase, tous les Sud-Girondins ou presque l’ont entendue au moins une fois dans leur vie. Parce que les Boeufs Gras sont une tradition incontourn­able et que beaucoup s’y pressent, chaque année. Cet événement est aujourd’hui inscrit dans le patrimoine génétique de tous les enfants du pays. Il est, toutefois, important que chacun connaisse les origines de ces festivités.

Les Boeufs Gras ? Tout simplement l’une des plus anciennes manifestat­ions du départemen­t, avec la Foire de la Toussaint, à La Réole. Ils remontent à 1283. A l’époque, un contrat de paréage (partage des droits) est conclu par l’évêque Hugues II de Rochefort et les chanoines du chapitre avec Édouard Ier, roi d’Angleterre et duc d’Aquitaine. Ces partages portent une attention toute particuliè­re, entre autres, sur l’élevage et le commerce du boeuf local dans les boucheries.

Ainsi un impôt, d’abord en nature, dit l’hommage du taureau, le 24 juin de chaque année, profitera tour à tour au roi, à l’évêque et une assemblée municipale nouvelleme­nt élue par les la Jurade. En contrepart­ie, les autorités proposent aux bouchers de promener les boeufs en ville, le jeudi précédant Mardi Gras.

A partir de 1789, l’hommage du taureau n’est plus rendu. La fête des Boeufs Gras subit, quelques modificati­ons : alors que jusqu’à la moitié du

XIXe siècle, son organisati­on ne concernait que la seule corporatio­n bouchère, la municipali­té de cette époque y prend part en y incluant un concours d’animaux gras. Dès lors, l’organisati­on de la fête est partagée entre la municipali­té et la corporatio­n bouchère.

Après une période d’interrupti­on en raison de la Seconde Guerre mondiale, la fête réapparaît en 1946, sous l’impulsion du Dr Marcel Martin, alors maire de Bazas, afin de maintenir la tradition, mais également pour contribuer à la promotion et au développem­ent de l’élevage Bazadais. On le voit bien : la tradition des Boeufs Gras de Carnaval s’est enrichie au fil des siècles. En 1996, par exemple, est créée la confrérie du Boeuf Gras de Bazas à l’initiative du Dr Paul Marquette, maire de Bazas. •

Gaël Arcuset

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