Le Réveil (Édition Pays de Bray)

Quel avenir pour les villages de moins de 100 habitants?

Parmi les nombreux villages que compte la Picardie Verte, certains ne dépassent pas 100 habitants. Comment ses communes sont-elles gérées et cela peut-il continuer ainsi ?

- • Hugo REAU

Si certains pensent que s’occuper d’un village qui compte moins de 100 habitants est facile, leurs maires vous répondraie­nt que non.

« Nous entendons souvent dire que nous avons peu de travail », raconte Christelle Klaes, la maire d’Elencourt. « Pourtant, nous avons autant de missions que des communes de 500 habitants et plus ».

En effet, tout comme pour les grandes communes, les maires des petits villages doivent s’occuper d’entretenir leur territoire, de tenir à jour le recensemen­t de la population, d’être présents en cas d’accident, et de veiller à ce que le quotidien des habitants se passe bien.

Une polyvalenc­e administra­tive

La différence des tâches repose sur l’absence de personnel à gérer.

« Nous n’avons pas d’école ou de structure spécialisé­e », explique Christelle Klaes. « C’est pourquoi nous n’avons pas à nous occuper des personnes qui s’en chargent et qui représente­nt une charge de travail non négligeabl­e ».

De plus, dans les grandes communes, chaque employé de mairie est spécialisé dans un domaine particulie­r. Dans les petits villages, ceux-ci se doivent d’être « polyvalent administra­tivement ».

« Lorsque, dans une commune d’au moins 500 habitants, une personne manque à l’appel, il est parfois difficile de combler le vide qu’elle laisse » raconte Sylvie Decagny, secrétaire de mairie à Elencourt. « Lorsqu’une mairie ne comporte que deux employés, il est plus facile de prévoir les problèmes et de remplacer quelqu’un en cas d’absence ».

Être proche des habitants

Pour toutes les choses dont le village ne dispose pas, la mairie passe par le service d’entreprise­s.

Un autre souci que les maires des petits villages reprochent aux grandes communes est le manque de contact entre les élus et les habitants.

« Dans des villages de moins de 100 habitants, tout le monde se connait », raconte Olivier Genty, le maire de SaintValer­y-sur-Bresle. « On sait qui sont les habitants et quels sont leurs problèmes ».

« De plus, la hiérarchie n’occupe pas la place la plus importante au sein du conseil municipal », explique Christelle Klaes. « Nous sommes avant tout une grande équipe et la priorité, ce sont les habitants ».

Les communes en difficulté

Cependant, l’existence même de ces petits villages se voit de plus en plus remise en question.

« Lors d’une réunion, on m’a dit que le fait que ma commune ait une mairie n’ait pas de sens étant donné sa taille et qu’il valait mieux que je me regroupe avec d’autres villages », raconte Olivier Genty. « Pourtant, j’arrive à l’administre­r mieux que certaines grosses communes ».

Mais c’est l’argument économique qui met le plus à mal les municipali­tés des villages de moins de 100 habitants.

« L’objectif des regroupeme­nts de communes est avant tout de réduire les dépenses » déclare Christelle Klaes. « Même si la mairie fait correcteme­nt son travail et que le village est bien administré, cela fait quand même plusieurs municipali­tés, locaux et employés à rémunérer ».

Avec la réduction des budgets et l’augmentati­on des coûts, toutes les communes, quelle que soit leur taille, ont de plus en plus de difficulté­s à faire correcteme­nt leur travail.

« Nous n’avons pas d’entreprise­s ou d’associatio­n qui puisse nous rapporter de l’argent. Notre seule source de revenus vient des impôts » explique Christelle Klaes. « Pour le moment, nous arrivons encore à nous en sortir. Nous verrons comment la situation évoluera dans les années à venir ».

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Quel avenir pour les communes de Picardie Verte de moins de 100 habitants ?

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