Le Réveil (Édition Pays de Bray)
Michel Pessy a été contraint au Service du Travail obligatoire, en 1943
Aujourd’hui âgé de
102 ans, Michel Pessy n’a pas oublié qu’il a été envoyé en Allemagne, en 1943, dans le cadre du Service du Travail obligatoire (STO). Dimanche 28 avril, il était présent à la stèle de Montérolier, pour la Journée nationale du souvenir des victimes de la déportation…
À 102 ans, Michel Pessy est toujours fidèle et présent pour commémorer la Journée nationale du souvenir de la déportation. Dimanche 28 avril, il était l’un des premiers arrivés devant la stèle de Montérolier, et s’est associé à l’hommage rendu par l’association des anciens combattants présidée par Alain Burette, en présence de nombreux porte-drapeaux. Le maire de Buchy Joël Lefebvre avec ses adjoints et quelques élus du conseil, le maire de Montérolier
Hervé Hunkeler et le sénateur Patrick Chauvet ont eux aussi participé à ce moment de recueillement et déposé quelques fleurs au pied de la stèle.
Un centre d’accueil avait été installé devant la gare de Montérolier, en 1945
La stèle en question a été érigée le 8 mai 1965, devant la gare de Montérolier-Buchy, à l’endroit même où un centre d’accueil pour les déportés, les prisonniers et les hommes soumis au STO (Service du Travail Obligatoire) avait été installé à la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Le centre les a ainsi accueillis à leur retour en France, après qu’ils ont vécu de longs mois de souffrance.
Envoyé à Berlin, en 1943
Michel Pessy, né en 1922 à la ferme de ses parents, au château de Fonteville, à SaintMartin-Osmonville, faisait partie de ces hommes : réquisitionné en 1943 dans le cadre du STO, il a été envoyé dans une ferme allemande, près de Berlin, où il est resté jusqu’en 1945. Portedrapeau durant 27 ans, il est titulaire d’une «
carte de personne contrainte au travail en pays ennemi »,
et il est intarissable dès lors qu’il commence à évoquer ses souvenirs de la guerre. Dimanche dernier, il a une nouvelle fois entonné, a capella, la Marseillaise, devant une assistance respectueuse.
Le président des anciens combattants, Alain Burette a ensuite lu le message rédigé conjointement par la Fédération nationale des déportés et internés, résistants et patriotes (FNDIRP), la Fondation pour la mémoire de la déportation (FMD), l’Union nationale des associations de déportés et internés de la résistance (UNADIF-FNDIR), avec le concours des associations de mémoire des camps.
Un message pour ne pas oublier l’horreur et la barbarie
Un message qui rappelait que cette Journée nationale du souvenir, c’est l’occasion de
«rappeler l’horreur et la barbarie des systèmes concentrationnaires et génocidaires nazis »,
qui voulaient exterminer une partie de l’humanité, notamment les Juifs et les Tsiganes de tous âges.
«En 1944, il y a 80 ans, en France occupée, alors que l’Allemagne subit d’importants revers militaires, partent les quatorze derniers convois de déportation génocidaire (…) Cette année-là aussi, près de 45 000 hommes et femmes sont déportés de France et plusieurs milliers de ressortissants français, arrêtés sur le territoire du Reich pour rébellion ou actes hostiles, sont envoyés à leur tour dans les camps de concentration », rappellent ainsi les associations dans leur message, constatant que cette Journée nationale du souvenir intervient dans «
une période à nouveau chaotique où les désordres du monde menacent la démocratie et engendrent la souffrance de populations civiles innocentes ».
Après ce rappel, démontrant à chacun que la paix est fragile, l’assemblée a respecté une minute de silence, avant d’entonner La Marseillaise et d’interpréter le chant des partisans.