Le Réveil Normand (Eure / Eure-et-Loir)

La colère monte chez les agriculteu­rs

Les cerfs prolifèren­t sur les terres du cinéaste Luc Besson, provoquant des dégâts importants dans les cultures. En colère, les agriculteu­rs demandent des actions rapides et efficaces.

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Cela fait maintenant plus de deux ans que le vent de révolte s’est levé dans la campagne gacéenne. La cause de la colère des éleveurs, c’est la concentrat­ion importante de cervidés et sangliers dans un rayon de quelques kilomètres autour de La Trinité-des-Laitiers. « On en voit même jusqu’à Croisilles, ce que je n’avais jamais vu, et je ne suis pas tout jeune » , expose Rémy Bunel.

Certains agriculteu­rs ont 2 hectares de détruits sur des parcelles de 20 hectares de maïs, comme à Neuville-sur-Touques. Le découragem­ent des agriculteu­rs se fait sentir. « Bien sûr, nous sommes indemnisés, mais pas à la valeur de la perte. Ce manque de récolte pour nourrir nos animaux, nous allons le chercher souvent assez loin et là, le déplacemen­t n’est pas couvert par l’indemnisat­ion » , explique Daniel Ghyselen. « Il n’y a pas de surpopulat­ion de cervidés sur le massif, mais seulement une concentrat­ion importante sur un secteur » , précise Yves Lhonoré, technicien à la Fédération de chasse.

Chacun a pu s’exprimer sur les dégâts subis dans les exploitati­ons. Les communes de La Trinité- des- Laitiers, Cisai- SaintAubin, Orgères, Touquettes, Le Sap-André, Coulmer, Croisilles, sont touchées par la proliférat­ion des cervidés. D’autres communes comme Ménil-Hubert-en-Exmes, Mardilly, Chaumont, subissent le passage des sangliers. Maintenant la balle est dans le camp des représenta­nts de la Fédération de chasse et de la Direction départemen­tale des territoire­s (DDT). Sans citer le nom de Luc Besson, Christophe de Balorre admet qu’il « existe sur le territoire, une réserve où règne une densité non chassée de cervidés. Le propriétai­re ne veut pas les chasser et ils se reproduise­nt » . En 2015, la préfecture y avait ordonné des battues d’effarouche­ment mais cela n’a pas donné de résultat. « Il faut chasser au domaine des Lettiers pour régler le coeur du problème et réguler la population, ou clôturer le domaine (80 hectares) » , préconise Yves Lhonoré. Plusieurs agriculteu­rs, dans la salle, menacent de tirer pour protéger leurs cultures et d’emmener les animaux morts devant la grille de la préfecture.

Christophe de Balorre tente de presser les services de l’Etat. « Il faut absolument mettre en place des battues administra­tives sur le site du domaine, pas des battues d’effarouche­ment comme en 2015, mais des battues avec le droit de tirer » .

Un texte daté du 30 août prévoit l’ouverture anticipée de la chasse au 3 septembre au lieu du 24 et autorise le tir à l’approche ou à l’affût. Mais il préconise un délai de 48 heures pour organiser une battue. « Trop long » , pestent les chasseurs « avant 48 heures, ils sont partis faire des dégâts ailleurs » . Une nouvelle rencontre devrait être programmée début octobre. « Aujourd’hui, cela s’est bien passé, mais la prochaine réunion, si rien n’est fait, cela risque d’être un peu plus houleux » , prévoit Jean-Charles Colette.

Importants dégâts Solution rapide

Pour informatio­n, les indemnisat­ions aux agriculteu­rs ont été de 78 000 € en 2016 et devraient approcher les 100 000 € en 2017.

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Une quarantain­e d’agriculteu­rs mécontents et (de g. à dr.) : Agnès Laigre (conseillèr­e départemen­tale), Yves Lhonoré (technicien fédération des chasseurs), Christophe de Balorre (président fédération de chasse), Bertrand Guizard (directeur adjoint des...
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