Le Réveil Normand (Eure / Eure-et-Loir)

Provisionn­er pour ne pas sombrer

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Frédéric Chopin est artisan à Breteuil, spécialisé dans les fenêtres et les fenêtres de toit. Pour lui, la fin du RSI (Régime Social des Indépendan­ts), « est une nouvelle dissimulée, il n’y a pas beaucoup de détails. Il va bien falloir qu’on cotise quelque part » et le plus effrayant pour lui, c’est que même sa comptable, qui l’aide à gérer ses comptes, ne sait pas non plus vraiment à quelle sauce les artisans seront mangés. « Ça nous plombe énormément, et moi j’ai une activité en dent de scie » entre des années remplies de chantiers et des années plus calmes. Le souci, c’est que le paiement du RSI est calculé à N-1, c’est-à-dire qu’on le paye sur le travail effectué et l’argent gagné l’année d’avant. au mois ? » , se demande-t-il, pour prévenir des passages plus pauvres en emploi. « Il faudrait faire comme pour le projet pour l’impôt sur le revenu, être prélevé à la source » .

Par exemple, cette année, il paye donc le RSI de l’année 2016, tout en sachant qu’il a des frais en retard. Mais le souci, c’est que même s’il a « travaux.

« Je suis artisan parce que j’aime ma liberté, mais je n’ai pas le droit d’avoir de la relâche, provisionn­er c’est un cercle infernal. Nous ne sommes pas si indépendan­ts que ça les indépendan­ts » , explique-t-il. « Je n’ai pas un gros salaire » , le gros des bénéfices partant en impôts. Dans l’état actuel des choses, il s’accorde 1 000 euros de salaire car 1 200 euros de son chiffre partent en RSI. « L’année dernière j’ai pris des vacances exceptionn­ellement, je n’aurais pas dû »

. Autre problème selon lui, le statut d’auto-entreprene­ur, « il est mal organisé et fait pour trop de monde. Cela devrait être un complément de revenus, et non pour créer une société à part entière, c’est du travail au noir dissimulé » . Le plafond de chiffre d’affaires maximum pour garder ce statut avantageux sera doublé selon la nouvelle loi.

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