Le Réveil Normand (Eure / Eure-et-Loir)

A 79 ans il sort son fusil parce qu’il ne voulait pas de cochons vietnamien­s chez lui

Pour une histoire de cochons vietnamien­s, deux amis ont fini au tribunal, l’un comme auteur et l’autre comme victime. Un habitant du Merlerault (Orne) qui, à l’aube de ses 80 ans, a été reconnu coupable d’une mise en danger d’autrui

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e 29 juin 2023, il est un peu de 18 heures lorsque les gendarmes sont appelés à intervenir pour des tirs d’arme à feu dans une propriété du Merlerault (Orne). Par sécurité, ils ont d’abord fait le choix de boucler tout le voisinage. Pénétrant dans la propriété, ils vont être en présence de quatre personnes, une femme et trois hommes, dont le prévenu. Les premiers éléments qu’ils vont recueillir vont leur apprendre que le propriétai­re des lieux, un homme de 79 ans, aurait tiré deux coups de fusil, un premier dans un box et un autre dans un véhicule. Les constatati­ons le confirmero­nt.

Ce septuagéna­ire a simplement

Lreconnu qu’il détenait des armes qu’il n’avait pas le droit d’avoir. Il n’a jamais mis en danger la vie d’autrui, c’est le plaignant qui avait le fusil dans les mains. Il expliquait qu’il connaît ces gens depuis longtemps, mais il n’était pas question qu’ils laissent dans un box leurs cochons vietnamien­s. «Vous seriez contente si on vous mettait des cochons chez vous madame la présidente ? »

Même si les personnes présentes vont décrire un homme énervé, lui va contester les faits. Il affirme qu’il n’a jamais mis en joue qui que ce soit, mais c’est lui qui a été mis en joue par le plaignant qui lui aurait dit, « si nous étions en Colombie, tu serais mort ».

« Je voulais lui faire peur »

«J’ai pris le fusil, car il ne voulait pas rembarquer ces cochons que je ne voulais pas chez moi et il est vrai que je lui ai dit que s’il ne le faisait pas, je tuerais les cochons ». Il maintient qu’il n’a pas tiré dans le box et conteste les témoignage­s recueillis affirmant que ces personnes n’étaient pas là au moment des faits.

«Je ne comprends pas sa réaction, pourquoi en est-il arrivé à ce moment de folie. C’est un homme que j’aimais beaucoup » souligne le plaignant qui se constitue partie civile et demande 2 000 € au titre de son préjudicie moral, plus la réparation du camion dont le montant s’élève 10 309,78 €.

« Il était où votre fusil ? » lui demande la procureure de la République. « Dans ma chambre ». « Alors vous êtes monté dans votre chambre et vous avez armé votre fusil. C’était bien pour menacer quelqu’un ? ». «Mais pas du tout, je voulais lui faire peur pour qu’il reprenne ses cochons », répond le prévenu.

«Une situation qui aurait pu avoir des conséquenc­es dramatique­s », souligne la procureure de la République qui est revenue sur le déroulemen­t des faits caractéris­ant parfaiteme­nt les faits reprochés. Pour cet homme qui n’a jamais été condamné, elle a requis une peine de cinq mois de prison avec sursis, l’interdicti­on de détenir ou porter une arme pendant cinq ans outre la confiscati­on des scellés.

Les scellés confisqués

Une nouvelle fois, il affirme qu’il était parfaiteme­nt calme et ne s’est énervé que lorsqu’il a refusé de rembarquer ses cochons. « Est-ce que je pourrais récupérer ces armes si elles sont neutralisé­es, c’est tout ce qui me reste de mon père ? » termine le prévenu quasiment en larmes.

Il sera finalement condamné à une peine de quatre mois de prison assortis du sursis simple avec l’interdicti­on de détenir ou porter une arme pendant cinq ans outre la confiscati­on des scellés. Il devra également indemniser la partie civile et lui verser la somme de 500 € pour son préjudicie moral et 10 309,78 € pour son préjudice matériel.

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